En mode Freestyle…

La saison des tournois a commencé sur les chapeaux de roues avec le Freestyle Chess Paris, deuxième étape d’un circuit au format innovant qui m’a offert une wildcard pour rejoindre un plateau de 12 joueurs. Le lieu était superbe, au cœur du Parc de Vincennes, le niveau de jeu très relevé, et j’avais hâte de me frotter à ce format encore nouveau pour moi.

Découverte du Freestyle

Le tournoi a débuté par des parties rapides en Chess960, avant d’enchaîner avec des parties longues – une vraie nouveauté pour moi. Contrairement aux formats classiques, la préparation théorique est ici bien moins lourde. Moins de temps passé à plancher sur des variantes… mais plus d’intensité pendant les parties ! On peut très facilement consommer 30 à 40 minutes dès les premiers coups, tant ils conditionnent la suite de la partie.

La position du jour est tirée au sort comme au loto !

Une phase rapide convaincante

De retour du Championnat d’Autriche par équipes le matin même (voir encadré), j’ai enchaîné avec une journée médias plutôt intense. Après une première journée plutôt laborieuse dans le format rapide, et trois premières parties très difficiles, j’ai réussi à inverser la tendance le lendemain, enchaînant de bonnes performances et assurant la qualification pour la phase finale sans trop de frayeurs – mais avec un soupçon de réussite, il faut l’avouer.

Eliminé par Caruana

En quart de finale, j’ai eu le « choix » entre Caruana et Nakamura. Un choix cornélien, évidemment 😊. J’ai finalement opté pour Caruana, mais le match en parties longues ne s’est pas déroulé comme je l’espérais.

Dans la première partie, j’ai rapidement perdu le fil dans l’ouverture ; malgré un bon retour dans le milieu de jeu et un net avantage, je n’ai pas su conclure. Dans la seconde, une décision stratégique précoce m’a coûté cher et je n’ai pas réussi à m’en remettre. En Freestyle, il y a toujours des décisions qui sont difficiles à prendre : garder l’équilibre ou tenter des choses un peu différentes parce que les pièces ne sont pas placées au même endroit au départ et que ça change certaines configurations, qui sont plus naturelles aux échecs classiques ?

Matches de classement et ambiance du tournoi

Éliminé de la course aux premières places, j’ai affronté Abdusattorov et Erigaisi pour les places d’honneur. Une victoire et une défaite à la clé.

Côté ambiance, le tournoi était vraiment agréable, malgré un petit regret : l’absence de public sur place, qui aurait apporté une belle énergie supplémentaire. Heureusement, quelques amis ont pu passer, ce qui m’a fait plaisir.

Réflexion pré-partie : un point à revoir ?

Un mot sur le format : les 10 minutes de réflexion communes avant chaque partie sont une idée intéressante pour le public, mais elles peuvent nuire à la variété du jeu. Les joueurs tombent souvent d’accord sur des ouvertures similaires, ce qui limite la créativité. À l’inverse, à l’Open Freestyle en Allemagne qui suivait immédiatement, ce temps n’existait pas, et les ouvertures étaient bien plus variées. J’ai même été le seul à jouer 1.b4 lors de la dernière ronde !

Avec Keymer et Abdussatorov ; 10 minutes d’analyse en commun avant les parties…
Avec Keymer et Abdussatorov ; 10 minutes d’analyse en commun avant les parties…

Une 6e place à Paris et enchaînement à Karlsruhe

J’ai donc terminé à la 6e place à Paris, un résultat correct sans être exceptionnel. Le rapide s’est bien passé, mais les parties longues ont révélé quelques manques de repères – logique pour une première.

Comme je viens de l’évoquer, direction ensuite Karlsruhe, pour un open très dense avec deux parties par jour. Un format intense, forcément épuisant. Une défaite à la ronde 2 a sérieusement compromis mes chances. J’ai bien réagi, mais le dernier jour, deux nulles au lieu de deux victoires m’ont privé de la qualification pour le prochain Grand Slam de Las Vegas (15-19 juillet).

Rien n’est perdu cependant : un tournoi de qualification en ligne est prévu, donc je reste concentré 😊.

L’open de Karlsruhe, malgré tout, a été un beau moment : plus de 3000 joueurs, une ambiance électrique, beaucoup de photos et d’autographes (même si je décline pendant les parties !).

Voici maintenant quelques positions intéressantes survenues lors de mes parties dans les deux tournois Freestyle :

FREESTYLE PARIS

MVL-NAKAMURA

Dans cette position complètement désespérée pour les blancs, Hikaru a raté la touche finale 44…c6!, et le mat par …b5+ et …Ta3 est absolument imparable ! Même après 44…axb4 45.h8=D, il était toujours temps de jouer 45…c6!. Mais Hikaru a eu l’idée trop tard, et après 45…Ta3+? 46.Rb5 Tc3 47.Ra4 Ta3+ 48.Rb5 Tc3 49.Ra4 c6, les blancs ont eu la ressource 50.Tb8+! Cxb8 51.Rxb4, et même si la défense reste délicate, les chances de nulle sont toujours présentes (1/2, 77 cps).

MVL-CARUANA

Ma position est très supérieure, et Fabiano est passé en mode survie avec le coup 22…f4. Malheureusement, j’ai fait une grosse faute de calcul ici avec 23.gxf4?, oubliant complètement que 23…Cxf4! était possible, après quoi les noirs échangent les Dames et soulagent considérablement leur position (1/2, 43 cps).

La veste violette était assignée à Maxime…
La veste violette était assignée à Maxime…

ABDUSSATOROV-MVL

Une partie remarquable du jeune Ouzbek. 26.Fg6!, le premier d’une série de 4 coups de Fou sur cette même case qui s’avéreront à chaque fois être les seuls coups vers le gain. Une occurrence vraiment spectaculaire ! 26…Ccd6 27.Ce4 Cxe4 28.Fxe8 Rf8!? (une défense ingénieuse car 29…Txe8 30.Dg7+ ou 29…Rxe8 30.Dg7 suivi de 31.Txd7 mais…) 29.Fg6! (et de deux !) 29…f5 (29…Cc5 30.Th3! Tg8 31.Th7 ou 30…Txh3 31.Dxh3 et la pénétration de la Dame est décisive) 30.Fxf5 Cf6 31.Dg5 Dxb2

32.Td4! (coupant de manière décisive le retour de la Dame noire en défense) 32…Ce8 33.Fg6! (et de trois ! Menace, entre autres, 34.Dd8) 33…Da3 34.De5 Tg8 35.Fxe8 Tc2 (35…Df3 se heurtait à la même réponse) 36.Fg6!. Le bouquet final ! Seul coup gagnant, mais il force l’abandon puisque 36…Txg6 37.Db8+ mène au mat.

ABDUSSATOROV-MVL (Départage)

Les blancs sont complètement dominants et vont gagner un pion, mais après 23…Cg4, il faut choisir lequel prendre. 24.Dxc5? (mauvaise pioche ! Les noirs n’avaient aucune compensation digne de ce nom après le simple 24.Dxe4) 24…Tf5! (la douche froide. La Dame noire ne peut plus contrôler e3 et les blancs doivent donner la qualité) 25.Dd6 Ce3 26.g3 et après quelques autres escarmouches, la partie s’est terminée par la nulle.

FREESTYLE KARLSRUHE

3000 joueurs à Karlsruhe !

PASTAR (2359)-MVL

Après avoir longuement résisté, le MI bosniaque se décide à craquer ! 58.Ch1? (après n’importe quel coup de la Ta1, tout restait à faire pour les noirs) 58…Txd3! 59.Rxd3 Tb3+ 60.Re2 (60.Rc2 Txh3 61.d3 aurait obligé les noirs à trouver 61…Tf3!, dominant le Ch1 et empêchant tout contre-jeu par Tf1) 60…Fxe4 61.Cf2 Ff3+ 62.Re1 e4 et le rouleau compresseur noir s’impose (0-1, 76 cps).

FEUERSTACH (2458)-MVL

Un exemple de partie qui peut mal tourner dès les premiers coups !

1.0-0-0 g6 2.d4 f5 3.h4?! (un premier pas dans la mauvaise direction) 3…c5! 4.g3? (délaisser le centre ne va pas donner les résultats escomptés) 4…cxd4 5.f4 e5! 6.Dxb7? (les blancs aggravent leur cas) 6…Cb6 7.e4 fxe4 8.Dxe4 Fd5 9.De2 Ce6! 10.fxe5 0-0 et la position blanche est déjà un champ de ruines (0-1, 19 cps).

MVL-MENDONCA (2643)

La partie de la dernière ronde qui, comme souvent dans les Opens, s’avère être décisive. En dépit de la symétrie, les blancs sont mieux car leur pièces sont plus actives, mieux développées, et le Roi noir n’est pas complètement serein en f7. Mais il faut être très précis pour empêcher les noirs d’égaliser. 21.Dc2? (et ce coup joué trop vite ne l’est pas, précis ! Il fallait jouer 21.Db2! qui empêchait la liquidation car si les noirs jouent comme dans la partie par 21…Ta8 22.a4 Ce6, ils perdent après 23.e4 Dc6 24.Cxe6 [qui n’est pas possible avec la Dame en c2] 24…Dxe6 [24…Rxe6 25.Db3+ Rd7 26.Df7 et la balade du Roi noir ne va pas bien se terminer] 25.Dxb7 Txa4 26.Fc5 Tc4 27.Da7 et les noirs ne se libéreront pas du clouage. Sur 21.Db2!, les noirs auraient dû défendre la finale avec un pion de moins qui survient après 21…Ce6 22.e4 Dc6 23.Db3 b6 24.Cxe6 Dxe6 25.Dxe6+ Rxe6 26.Tb1!) 21…Ta8 22.a4 Ce6 23.Td1 Dc6 24.Db3 b6 25.Ce4 Dxa4! le coup qui m’avait échappé, et qui force une nulle immédiate après 26.Cd6+ Rf8 27.Dxa4 Txa4 28.Fxb6.

Impossible de conclure ces lignes sur le Freestyle sans souligner la performance historique de Magnus Carlsen, qui remporte les deux tournois (ça, c’est la routine 😊), et qui réalise un extraordinaire 9/9 dans l’Open de Karlsruhe ; les superlatifs manquent…

Et maintenant : retour au Grand Chess Tour

Prochaine étape pour moi : le Grand Chess Tour. Retour aux échecs classiques avec une première phase rapide à Varsovie (26-30 avril), suivie de parties longues à Bucarest (7-16 mai). C’est un des grands objectifs de l’année, avec bien sûr l’envie de finir dans le top 3 du circuit voire, pourquoi pas, remporter enfin le GCT après de si nombreuses deuxièmes places depuis 10 ans !

Les parties de Maxime à Paris :

Les parties de Maxime à Karlsruhe :

Mvl-Kadric au 1er échiquier (1-0).
Mvl-Kadric au 1er échiquier (1-0).

Juste avant d’entamer sa séquence de tournois en Freestyle, Maxime était allé quelques jours en Carinthie, dans le sud de l’Autriche, afin d’y disputer la phase finale du Championnat national par équipes. Lui et ses camarades du club de Linz ont remporté la compétition pour la troisième année consécutive, cette fois avec une marge très conséquente. Il faut dire qu’avec une équipe composée notamment de Mvl, Mamedyarov, Maghsoodloo, Sarana, Esipenko et Bacrot, la barre était placée bien trop haute pour les concurrents. Toutefois, conscient du fait que son équipe était sujette aux critiques, le Directeur du club et Président de la Fédération autrichienne, Michael Stöttinger, a décidé de la retirer de la compétition la saison prochaine. Tout en précisant cependant que cette équipe avait été « construite autour de GMI qui étaient de vieux amis ».

MVL sur la vie d’un joueur d’échecs

Youtube video

Le premier trimestre de l’année, comme bien souvent, a été très calme pour Maxime. Les choses sérieuses reprendront en avril (voir Agenda), avec un calendrier particulièrement dense.
En attendant, voici une nouvelle vidéo, plus légère, dans laquelle Maxime aborde les aspects un peu annexes de la vie d’un joueur d’échecs du Top mondial.

MVL sur l’actualité des Echecs

MVL youtube video

En ce début d’année 2025, l’actualité du jeu d’Echecs déborde d’informations et de nouveautés.

Un nouveau et jeune champion du monde, des formats de jeu originaux, une attractivité qui ne se dément pas ; les Echecs semblent être entrés dans une nouvelle ère et s’offrir une véritable cure de jouvence.

Est-ce vraiment le cas ? Quels sont les atouts véritables du jeu millénaire, et les freins potentiels ?

Maxime nous livre son analyse de la situation.

Fin de saison 2024

MON MOIS DE DECEMBRE

Retour sur le mois de décembre, qui était assez important en termes de parties Rapides et Blitz, puisqu’il y avait la finale du Champions Chess Tour à Oslo, suivie juste après des championnats du monde Rapide et Blitz à New York. J’étais évidemment très motivé, avec notamment l’objectif que j’avais affiché d’en gagner un des trois. Autant dire que l’objectif n’a pas été réalisé, et ce d’assez loin 😊. Principale cause, et ça s’est vu de manière encore plus criante en Blitz, la profusion de fautes de calcul. C’est quelque chose que l’on avait déjà noté lors du tournoi de Blitz à Londres la semaine précédente.

MVL-Jones, Londres Super Blitz 2024

Dans cette position normale de fin d’ouverture, j’ai joué le terrible 14.Fd2?, oubliant complètement 14…Cd3 avec double attaque sur la Te1 et le pion b2.

Et ces fautes de calcul assez inhabituelles pour moi se sont répétées tout au long du mois, ainsi que des erreurs de jugement étonnantes…

Ainsi, lors de la demi-finale du Champions Chess Tour contre Magnus à Oslo, j’ai vécu une expérience assez nouvelle et assez surprenante. J’ai eu le sentiment de faire jeu égal dans le jeu positionnel, dans le placement des pièces ce qui, je dois l’avouer, est assez rare 😊. Mais en revanche, en termes de tactique pure, j’ai été complètement dominé, ce qui est également très inhabituel !

MVL-Carlsen, Finale CCT Oslo

Dans cette partie, j’avais obtenu une position clairement gagnante, et j’aurais sans doute pu éviter cette finale qui pose de réels problèmes de conversion. Mais ce n’était pas une raison pour jouer l’inepte 47.Cxc6? Cxc6 48.c5, et le verrou en c6 étant infranchissable, la position est complètement nulle.

Il fait froid à Oslo !
Il fait froid à Oslo !

Ceux qui ont suivi mon tournoi à New-York auront remarqué que ces erreurs de calcul ont été particulièrement flagrantes lors de la journée de Blitz, qui qualifiait seulement les 8 premiers pour la phase finale. Et je n’ai jamais pu me mêler à la course à cause de ces fautes vraiment gravissimes, en tout cas par rapport à mes standards habituels. Il y a eu aussi la deuxième journée du Rapide qui s’est mal passée de ce point de vue-là, mais c’était quand même moins manifeste.

A ce jour, je ne sais pas quelle conclusion en tirer mais en tout cas, j’y réfléchis évidemment avec toute mon équipe. C’est un point négatif qui a été très important sur cette fin de saison, et qu’il faudra absolument résoudre en 2025.

LES POLÉMIQUES DE FIN D’ANNÉE

En ce qui concerne le code vestimentaire de la FIDE, j’ai déjà eu l’occasion d’exprimer mon point de vue dans diverses interviews. Pour le meilleur ou pour le pire – et j’ai été assez actif dans les discussions à ce sujet ces dernières années – les règles du code vestimentaire pour cette année ont été expliquées à l’avance, y compris le fait que l’on ne serait pas apparié après une deuxième infraction. Je ne suis pas fan de l’interdiction des jeans et des baskets, mais il y a une logique derrière cela : ne pas avoir à trier le jour même les jeans et les baskets qui sont acceptables pour l’événement et ceux qui ne le sont pas. Une fois que j’ai dit tout cela, les règles en vigueur doivent s’appliquer pour tout le monde, et c’est ce qui s’est passé puisque la FIDE, l’arbitre en chef et Magnus Carlsen sont restés fidèles à leurs principes. Les répercussions publiques ont été un peu malheureuses à mon goût, mais en même temps, dans tous les sports où il y a une décision controversée – par exemple la disqualification de Djokovic à l’US Open 2020 – cela conduit généralement à des débats et à une couverture médiatique intenses.

Pour ce qui est du partage du titre mondial de Rapide, je serais encore plus explicite, ça ne me convient pas. Encore une fois, ce n’est pas quelque chose que l’on voit dans les autres sports. Surtout que là, il y avait quand même encore largement moyen de départager les joueurs. On n’en était qu’à trois parties de départage. J’aurais été plus compréhensif si, par exemple, au bout de huit parties de départage, ou même au bout de six parties, soit 1h30 et une journée globale de 7 ou 8 heures, les joueurs ne s’étaient toujours pas départagés. Je pourrais accepter que dans ce cas, on mette en avant le côté : « on est de force égale aujourd’hui », pourquoi pas ? Mais là, c’était tôt et je ne comprends pas que la FIDE ait accepté ça. Et je ne comprends d’ailleurs pas non plus que Magnus, qui aime tant le sport, ait même proposé ce deal. Pour Ian, évidemment, c’est un peu différent. Il se retrouve un peu le couteau sous la gorge d’une certaine manière. S’il refuse et qu’il perd, il a l’air vraiment idiot. Je ne veux pas non plus blâmer inutilement Magnus, parce que parfois, dans le feu de l’action, on perd un peu en lucidité…

Co-champions par accord mutuel… (Photo : Fide)

Mais ça laisse un goût amer d’un point de vue de spectateur, dans le sens où vraiment, ça aurait pu être une fin de match assez légendaire, assez épique. Je pense à la finale de la dernière Coupe du monde de football France-Argentine, qui se décide aux tirs au but, et qui est entrée dans la légende après que la France ait été menée 0-2 (comme Ian !) et qu’elle ait égalisé en toute fin de match.

PROJETONS-NOUS SUR 2025

Grande nouveauté de 2025, il y a deux nouveaux circuits ! Avant cela, il y a évidemment le retour du cycle de qualification pour les Candidats, comme chaque année impaire. On est un peu en manque d’infos sur les dates, les lieux, même si j’espère que ça va vite se décanter. Je suis une nouvelle fois qualifié pour le circuit du Grand Chess Tour, qui débutera fin avril, grâce à ma troisième place l’année dernière. On a également le Champions Chess Tour, qui revient encore une fois, mais sous une forme un peu différente, avec seulement deux tournois qualificatifs en ligne, et une finale à 16 joueurs qui se disputera dans le cadre de la Coupe du monde Esport (EWC) à Riyad (Arabie Saoudite), du 31 juillet au 3 août. Et évidemment, le tout nouveau circuit de FreeStyle Chess, qui comprend 26 joueurs, et son cycle de cinq tournois. Avec le premier tournoi en février en Allemagne, et la deuxième étape à Paris en avril. Après la phase finale du Speed Chess en septembre dernier, ça fait plaisir de constater le retour des échecs au plus haut niveau en France.

Donc, c’est vrai que ça donne une année hyper chargée, mais si je trouve ma forme et que je reviens bien, je crois que j’ai absolument toutes mes chances de pouvoir être à la lutte avec les meilleurs !

Les parties de Maxime à Londres :

Les parties de Maxime à la finale du Champion Chess Tour :

Les parties de Maxime au Championnat du Monde Rapide :

Les parties de Maxime au Championnat du Monde de Blitz :

En marge du tournoi de blitz de Londres mentionné plus haut, et dans lequel Maxime a pris la 2e place derrière Firoujza, l’organisateur en chef des échecs britanniques, Malcolm Pein, avait prévu un tournoi à l’aveugle réunissant 10 joueurs, dont les meilleurs anglais, notamment Adams, Vitiugov, Mc Shane et Jones, ainsi que Mamedyarov et Vidit. Le jeu à l’aveugle est un point fort de Maxime, qui se considérait comme un favori du tournoi. Et à juste titre, puisqu’il s’est imposé assez facilement dans une cadence qui lui convenait très bien, à savoir 10+5. La compétition se déroulait sur ordinateur, devant un échiquier vide.

Entraînement à l’aveugle dans la chambre d’hôtel (Photo : London Chess Classic)

Une partie folle dans un tournoi médiocre

Chennai

J’ai été invité au tournoi de Chennai (Inde, 5-11 novembre) assez tardivement – au début du mois de septembre – par l’intermédiaire du capitaine de mon équipe de Global Chess League, Srinath Naranayan. Nous en avons parlé au sein de mon équipe, et nous nous sommes dit qu’il y avait pas mal d’avantages à accepter. J’étais plutôt sur une bonne dynamique en général, j’avais envie de jouer plus de parties longues sur la fin de l’année. Bien sûr, j’espérais aussi regagner quelques points Elo et en cas de miracle, jouer ma minuscule chance au Circuit Fide. La liste des participants était également intéressante puisque hormis Levon (Aronian), un client contre lequel j’ai joué des centaines de parties, j’avais assez peu rencontré les autres joueurs. Notamment, j’ai pu constater que, par exemple, je n’avais absolument jamais joué avec les blancs contre Sarana, même dans un blitz quelconque !

C’était donc l’occasion de rencontrer la jeune génération, car les Gukesh, Prag ou Abdussatorov, même si ils en font partie, sont avant tout des joueurs de l’élite. Or, Sarana, Maghsoodloo, Tabatabaei sont des joueurs qui sont assez jeunes mais que je vais assez peu jouer prochainement, en particulier puisqu’ils ne sont pas (encore ?) qualifiés pour le Grand Chess Tour.

Je suis arrivé quelques jours en avance dans le sud de l’Inde pour essayer de trouver ma forme et éviter le jet lag. Mais il est vrai que je me suis senti fatigué avant même le début du tournoi, parce que j’ai quand même énormément joué en août, septembre et octobre. J’avais aussi ressenti cette fatigue pendant un camp d’entraînement avant de partir en Inde. Il se peut que j’aie sous-estimé la charge physique et mentale qui pesait sur moi. A posteriori, je comprends que je ne suis pas arrivé à Chennai en ayant complètement récupéré de ces trois mois…

Petite lueur d’espoir au tirage au sort, avec pour une fois un appariement plutôt favorable, avec quatre fois les blancs et trois fois les noirs. Et les noirs notamment contre les deux meilleurs Elo, Levon et Erigaisi, la terreur montante qui était très proche des 2 800 et que je venais de rencontrer en finale du WR Masters de Londres. Je me suis donc dit que c’était l’occasion d’être solide avec les noirs et de saisir les opportunités avec les blancs.

Ça s’est très bien passé au départ puisque j’ai pu battre Maghsoodloo grâce à une assez jolie prépa qui m’avait été concoctée par mes secondants. Confronté à de nombreux problèmes et en manque de temps, le joueur iranien n’a pas pu défendre la position. Puis, nulle assez facile avec les noirs contre Aravindh, un autre joueur indien que je connaissais assez peu également, qui a d’ailleurs remporté le tournoi et est monté à 2718 !

Jusque-là, le tournoi se passait plutôt bien. En plus, je doublais les blancs lors des rondes suivantes, donc je pensais que c’était l’opportunité de gagner au moins une des deux parties. Et c’est là que ça a déraillé 😊.

Je dois dire que Tabatabaei a tout simplement réalisé la partie absolument parfaite, incluant des coups vraiment pas évidents du tout. A un moment, je n’ai pas su reconnaître le danger latent dans la position et je me suis retrouvé en difficulté. J’ai donc subi un vrai coup d’arrêt, surtout que ça stoppait net ma série d’invincibilité, qui s’arrête donc à 72 parties longues !

Début d’une partie difficile contre Vidit (Photo : ChessBase India).
Début d’une partie difficile contre Vidit (Photo : ChessBase India).

Le lendemain contre Vidit, j’ai décidé d’éviter la Berlinoise, et on s’est retrouvés dans une Catalane fermée que je n’avais pas forcément prévue. Mais au fur et à mesure, la partie s’est compliquée et j’ai obtenu quelques chances. Malheureusement, j’ai pris une mauvaise direction et j’ai finalement dû batailler ferme pour annuler une finale de Tours délicate. Ensuite, je dois dire que j’ai disputé une véritable non-partie contre Levon, cumulant une improvisation d’ouverture et des erreurs malencontreuses dans le début de milieu de jeu. Levon a été précis dans la concrétisation et dans le calcul des variantes pour s’adjuger le point.

En dépit de sa très mauvaise prestation contre Aronian, Maxime se prête volontiers au jeu de l’analyse post mortem (Photo : ChessBase India).
En dépit de sa très mauvaise prestation contre Aronian, Maxime se prête volontiers au jeu de l’analyse post mortem (Photo : ChessBase India).

Avec 2/5 à deux rondes de la fin, il va sans dire que ça ne se passait plus très bien ! Après une nulle insipide contre Sarana, j’ai au moins eu le plaisir de disputer une partie de dernière ronde assez dingue contre Erigaisi ; j’ai donc choisi de l’analyser complètement ci-dessous.

-1 au final (3/7), ce n’est clairement pas satisfaisant, avec notamment une partie très mauvaise sur les sept, et quelques autres sans histoire. A ma décharge, j’ai lutté pendant le tournoi pour trouver ma forme.

Un mot sur les conditions de jeu à Chennai, très agréables. Il y a un vrai boom des échecs en Inde et ça se voit vraiment, notamment à travers le nombre de fans présents !

Grille finale du tournoi de Chennai (www.chess-results.com).
Grille finale du tournoi de Chennai (www.chess-results.com).

Maintenant, il faut se préparer à remonter en selle, car il y a deux gros objectifs de fin d’année.

Tout d’abord, la finale du Champions Chess Tour 2024 à Oslo (17-21 décembre), et tout de suite après, le championnat du monde Rapide & Blitz à New-York (26-31 décembre).

L’idée, c’est que j’ai un mois quasiment pour me préparer à ces deux échéances. Et l’objectif affiché, c’est d’en gagner un des trois !

Erigaisi – Mvl

Chennai, Ronde 7

1.d4 Cf6 2.c4 g6 3.Cc3 d5 4.Db3 dxc4 5.Dxc4 Fe6 6.Db5+ Fd7 7.Db3 c5 8.d5 b5 [Erigaisi a réussi à me surprendre avec cette ligne assez marginale contre la Grünfeld. Ici, je ne connaissais que 9.Cxb5]

9.e4!?

9…b4 [Meilleur était 9…c4! 10.Fxc4 bxc4 11.Db7 Db6 12.Dxa8 Cg4! (sur l’échiquier, je n’ai vu que 12…Fg7? 13.Fe3 Dxb2 14.Tb1 Dxc3+ 15.Fd2+–) 13.Cge2 (13.Ch3? Fg7 et l’action du Fou sur la grande diagonale change tout) 13…Fg7 14.0–0 0–0 15.h3 Ca6 16.Dxf8+ Rxf8 17.hxg4 Fxg4 et tout va bien pour les noirs]

10.e5 bxc3 [10…Cg4 11.e6 ne m’a pas franchement attiré pendant la partie, même si la machine désapprouve. En outre, je suis plus habitué aux transactions …bxc3/exf6 dans la Grünfeld !]

11.exf6 Db6

12.Ce2 [Ici, Erigaisi a réfléchi très longtemps, et il a opté pour un coup très intéressant. Bien sûr, je m’attendais surtout à 12.Dxc3 exf6 13.Cf3 et mon intention ici était 13…c4 (13…Fg7 14.De3+ Rd8 15.Dc3) 14.Fe3 Fb4 15.Fxb6 Fxc3+ 16.bxc3 axb6 17.Fxc4 0–0 avec un espoir de compensations pour le pion; 12.bxc3 était tout à fait possible également]

12…Dxf6 [J’ai aussi regardé 12…cxb2 13.Fxb2 exf6 14.Dxb6 axb6 15.Fxf6 Tg8 16.Cc3 mais ici je n’ai pas trouvé de coup satisfaisant : en effet, 16…Ff5? (pourtant 16…Fe7! 17.Fxe7 Rxe7 18.Tb1 Ff5 19.Txb6 Cd7 suivi de 20… Tgb8 donnait à coup sûr assez de jeu pour le pion, ce que je n’ai pas réalisé pendant la partie) 17.Fb5+ Cd7 18.0–0 ne va pas du tout !]

13.Cxc3 Fg7 14.Fe2 [Je pensais à 14.Fc4 0–0 15.0–0 mais ici les noirs ont 15…Ff5! contrairement à la partie !]

14…0–0 15.0–0 Fc8 [Je voulais faire marcher 15…Ff5 mais après 16.Db7 Cd7 17.g4 (la raison de 14.Fe2!) 17…Fxg4 (17…Tfb8 18.Dc6) 18.Fxg4 Ce5 19.Fe2 ça ne fonctionne pas, par exemple 19…Tfb8 20.Dc7 Tc8 21.Da5]

16.Fe3 Cd7 17.Da3 Fb7 18.Tac1 Tfd8 19.Tfd1 Dh4!

20.Fb5 [Encore un coup fruit d’une longue réflexion, qui n’est pas forcément le premier choix, mais qui est très intéressant]

20…Fe5 [20…Db4 21.Fc6 (21.Dxb4!? cxb4 22.Ca4) 21…Dxa3 22.bxa3 Fxc3 23.Txc3 (23.Fxb7 Tab8 devait suffire pour égaliser) 23…Fxc6 24.dxc6 Ce5 = (la pointe que j’ai manquée, la menace de mat du couloir permet de récupérer le pion c6 et de sauver la partie) ; 20…Cf6!? était également très tentant, mais il fallait voir une ligne complexe qui nous a échappée à tous les deux : 21.Dxc5 Cg4 22.Ff4 Tdc8 23.Fc6 Fe5!! (23…Fxc6 24.dxc6 Txc6 25.Dxc6 Dxf2+ 26.Rh1 Dxf4 27.Dxa8+ Ff8 28.g3 Df2 serait sympa, mais malheureusement, la Dame revient en g2 !) 24.Fxe5 Cxe5 et les noirs vont récupérer le pion en c6 ; 25.Td4? Cf3+ 26.gxf3 Dg5+–+]

21.h3 [21.g3 Dh3]

21…Fd6 [C’était l’idée, même si j’ai bien compris que l’ordi n’approuve pas]

22.Fc6 [22.Fxd7 Txd7 23.Fxc5 Fe5 laissait une activité certaine aux noirs]

22…Fxc6 [J’ai décidé de me lancer dans une opération tactique à hauts risques, notamment parce que je n’ai pas vu 22…Tab8 23.Dxa7 Fc8! (encore un retour du Fou sur sa case de départ !) 24.Da4 Tb4 et les pièces noires commencent à lorgner vers le Roi]

23.dxc6 Ce5 24.Fxc5 Cc4

25.Da6 [J’analysais comme un fou 25.Db4 a5 26.Db5 Tdb8 (26…Tab8? 27.c7! Fxc7 28.Txd8+ Txd8 29.Cd5+–) 27.Fxd6 (Il se trouve que 27.Td4! gagne mais c’est un coup si difficile à envisager, surtout de loin ! 27…Dg5 ((27…Txb5 28.Cxb5 Dg5 29.Tdxc4 le pion c6 est trop fort)) 28.Dxc4 Dxc1+ 29.Td1 Dxb2 30.Fxd6 exd6 31.c7 Tc8 32.Txd6 et le pion c est à nouveau trop fort) 27…Txb5 28.Fg3 Dg5 29.Cxb5 Dxb5 30.c7 Tf8 (30…Cd6 31.Fxd6 exd6 32.c8D+ Txc8 33.Txc8+ Rg7 34.Tc2, les blancs vont continuer par Td4, a3 et Tcd2 gagnant le pion d6 et probablement la partie) 31.Td8 Cb6 32.Tb8 Rg7 (le bon ordre de coups ! 32…Tc8? 33.Td1 Rg7 34.Td8 Dc5 35.Tbxc8 Cxc8 36.Txc8 e5 37.Te8 Dxc7 38.Fxe5++–; 32…Dxb2? 33.Ff4! et 34.Fe3) 33.c8D Txc8 34.Tcxc8 Dxb2 et la partie continue ! Vu la complexité des variantes, je savais que j’avais pu rater quelque chose (en l’occurrence 27.Td4!), mais c’était valable pour mon adversaire aussi]

25…Fxc5 26.Txd8+ Txd8 27.c7 Tf8 [27…Dxf2+? 28.Rh1 Td2 est totalement insuffisant car les Dames reviennent en défense, par exemple 29.c8D+ Rg7 30.Dac6]

[Ici, les blancs avaient trois coups plausibles, nous avions donc une masse importante de variantes complexes à calculer !]

28.Ce4!? [Tout d’abord le logique 28.Cd1 qui a le mérite de protéger f2 tout en enfilant les pièces mineures noires sur la colonne c. Mais j’avais prévu la riposte… 28…Cb6! 29.Txc5 Dd4 30.Tc1 (30.c8D?? Dxd1+ 31.Rh2 Dd6+ 32.g3 Cxc8) 30…Dd2 31.Ta1 De1+ 32.Df1 (32.Rh2 De5+) 32…De5 33.Tc1 Tc8 34.Dd3 Cd5 35.Db5 e6 et les noirs finissent par capturer le pion c7, avec égalité !]. 28.c8D! était finalement le coup le plus trivial et le meilleur : 28…Dxf2+ (28…Fxf2+? 29.Rh1 Txc8 30.Dxc8+ Rg7 31.Ce2 ((31.Ce4? Fe3; 31.Cd1? Fb6; 31.Dg4 tout de suite était également fort)) 31…Cd6 ((31…Cxb2? 32.Dc3+ Df6 33.Dc2)) 32.Dg4) 29.Rh1 Txc8 30.Dxc4 Dxb2 31.Ce4 les blancs vont gagner une pièce, mais avec 2 pions et un contre-clouage sur la colonne c, la situation des noirs n’est pas encore désespérée.

28…Dxe4 29.c8D[29.Dxc4? Fxf2+ 30.Rxf2 Dxc4 31.Txc4 Tc8 32.b4 Rf8 33.a4 Re8 et les noirs gagnent le pion c7 au tempo près !]

29…Fxf2+ 30.Rh1 [30.Rxf2?? De3+ 31.Rf1 Cd2#]

30…Ce3?! [Ici, j’ai longtemps réfléchi, mais non pas, comme beaucoup ont cru, parce que j’hésitais à jouer la finale issue de 30…Txc8 31.Dxc8+ Rg7 32.Dxc4 Fd4 (seul coup, la finale sans les Dames n’offre absolument aucun espoir) 33.Td1 e5, par rapport à laquelle je n’étais pas très optimiste. En réalité, j’ai très vite décidé de laisser les blancs avec les deux Dames, car j’ai compris que leur force commune en attaque ne pourrait pas vraiment s’exprimer dans cette position, et que les blancs ne seraient peut-être pas en capacité de forcer l’échange favorable d’une paire de Dames. Mon vrai dilemme, c’était en réalité de choisir la case du Cavalier : d6 ou e3 ? e3 semble plus naturel, avec des menaces plus directes, mais l’analyse montre qu’il fallait passer par d6 pour éviter un échange de Dames, par exemple 30…Cd6! 31.Dc2 Dh4! (j’avais vu 31…Df4? 32.Dae2 Fd4 33.Tf1 ((33.Dxe7? Cf5)) 33…Dh4 ((33…Dg3 34.Dcd3)) 34.Dg4) 32.Dae2 Fd4 suivi de …e5]

31.Dcc6 Dd4 [31…Df4 32.Df3 Dxf3 33.gxf3 Cf5 34.Tc8 est sans espoir à long terme à cause de la majorité à l’aile-Dame]

32.Daa4! [Les blancs n’ont pas le temps de sauvegarder leur majorité, par exemple 32.b3? Td8! et les menaces noires deviennent très concrètes !]

32…Dxb2 33.Db3 Dd2 [33…Dxb3 34.axb3 Cf5 aurait laissé de meilleures chances d’établir une forteresse, car avec un pion b3 au lieu de a2, le Fou aura un accès stable à la case b6 (pas de a4-a5). Mais à ce moment-là, je pensais encore pouvoir éviter l’échange de Dames !

34.Dbc3? [Bonne case, mais mauvaise Dame ! Il a probablement oublié qu’après 34.Dcc3! les noirs devaient se résoudre à échanger les Dames par 34…Dxc3 (34…Dd6? 35.Dbb2 Cd1 autorisait un mat original en g7 avec batterie de Dames !) 35.Dxc3 Cf5 36.g4 Cd6 et les chances de construire une forteresse dans cette finale sont faibles]

34…Dxa2 35.Df3 [35.Ta1 De2 36.Df3 Dxf3 37.gxf3 Cf5 ressemble cette fois-ci complètement à une forteresse !]

35…Cf5 36.Dc2 [équivaut à une proposition de nulle mais il n’y avait plus de moyen de continuer : 36.g4 Cg3+ 37.Rg2 Ce2 38.Dc2 Cxc1 ; 36.Ta1?! Cg3+ 37.Rh2 De6 et ce sont les blancs qui doivent être vigilants sur les cases noires autour de leur Roi, par exemple 38.Ta4 (38.Dxf2? Ce4 avec une rare fourchette sur 2 Dames !; 38.Db2 Dd6) 38…Dd6]

36…Cg3+ [J’ai vaguement envisagé de jouer pour le gain, ce que j’aurais pu faire dans d’autres circonstances. En effet, après 36…Dxc2 37.Txc2 Fg3!, le Fg3 est une épine permanente, qui  » coffre  » le Roi blanc. Les noirs se moquent de leur pion a et vont chercher à stabiliser le Fg3 puis à créer les conditions favorables à une poussée du pion e, après une suite du genre 38.Db7 h5 39.Tc8 Txc8 40.Dxc8+ Rg7 41.Da6 h4 42.Dxa7 e5 43.Rg1 Cd4 44.Rf1 Ff4. C’est certainement objectivement insuffisant, et la machine montre d’ailleurs un imperturbable 0.00, mais c’est à coup sûr très pénible à jouer pour les blancs en pratique]

37.Rh2 Cf1+ 38.Rh1 ½–½

Une partie vraiment spectaculaire et sympa à jouer !

Les parties de Maxime à Chennai :

La France est à l’origine du Championnat d’Europe des Entreprises : cette compétition a été créée en 2016, lors du 87e congrès de la FIDE. Ouverte aux entreprises situées en Europe, elle se dispute par équipes de 4 joueurs, à la cadence de 15+5. Chaque équipe à droit à deux joueurs extérieurs à l’entreprise. Cette année, la compétition aura lieu à Asnières, les 22 et 23 novembre. 57 équipes sont engagées, dont par exemple la Banque de France, Google, Microsoft Europe, Dassault Systèmes, Volkswagen ou encore la Commission Européenne.

Quel rapport avec Maxime, direz-vous ? Parce qu’il participera à la compétition sous les couleurs de Leonard Echecs, qui accompagne les collectivités, les clubs et les entreprises dans la conception, le développement et l’animation de leur vie échiquéenne, et dont le Président, Jean-Claude Moingt, est également le responsable de son club français d’Asnières.

Une compétition qu’il ne s’agira pas de prendre à la légère puisque 20 Grand-Maîtres figurent tout de même sur la ligne de départ !

https://ecc2024.ffechecs.org

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