Tout est bien qui finit… mal !

Premier tournoi de l’année, Gibraltar est désormais une destination habituelle pour moi. J’aime l’ambiance qui y règne, la vie avec les autres joueurs français, qui étaient une bonne dizaine cette année, ainsi que les activités annexes ; blitz par équipes, tarot, mini ping-pong, “Bataille des Sexes” sur échiquier géant etc…

Malgré la perte de mon passeport, je suis arrivé sur le Roc 48 heures avant le début du tournoi, bien décidé à apprécier mon séjour, mais aussi à commencer l’année sportive sur une note positive, dans le contexte jamais facile d’un très fort Open.

Ronde 1 : Kiik (2410) – Mvl 0-1

J’ai entamé le tournoi contre un MI estonien expérimenté avec les noirs. J’ai pris l’ascendant assez rapidement mais je me suis largement compliqué la vie avant le contrôle de temps. La position est certainement gagnante, mais reste compliquée sur le plan technique. Cependant, je ne l’ai pas traitée au mieux, et 17 coups plus tard, nous sommes parvenus à la position critique :

Kiik-Mvl, ronde 1 ; un avantage pas facile du tout à convertir.

S’il s’était contenté d’attendre, j’aurais sans doute dû en passer par le plan …g5-g4 pour progresser, ce qui aurait forcément laissé du contre-jeu. Mais ici, Kiik a choisi le très mauvais 58.g3?, qui crée un affaiblissement fatal de la position ; 58…Dc5 59.Rg2 Dc1, et les blancs ont abrégé leurs souffrances par 60.Db4? De3! 0-1.

Tout sourire avec l’organisateur en chef, Brian Callaghan (Photo John Saunders).

Ronde 2 : Mvl – Puranik (2536) 1/2

Mvl-Puranik, ronde 2 ; une jolie ressource pour les noirs.

Ici, j’avais l’intention de jouer le naturel 19.Fe3 Dd3 20.Da2! (mais pas 20.De1? Cxb3! 21.Txb3 Dxc4), et la menace 21.Ff1 semble donner l’avantage car la Dame noire est enfermée. Mais j’ai réalisé que les noirs pouvaient alors sacrifier la Dame par 20…Fxc3 21.Td1 Dxe3!, et bien qu’ils n’aient que Fou et Cavalier en compensation, le manque de points d’accès à la position noire m’aurait empêché de créer quoi que ce soit. Du coup, j’ai opté pour la finale un peu supérieure après 19.Cd5 Fxd5 20.exd5 Dd3 21.Ff1 Dxe2 22.Fxe2, puis j’ai gagné un pion, mais au prix d’une transposition en finale de Tours + Fous de couleurs opposées quasiment impossible à gagner :

Mvl-Puranik, ronde 2.

Ici, malgré quinze minutes de réflexion, j’ai vraiment pété un câble avec 42.Tf1?. J’ai simplement oublié qu’après 42…Txb3, si 43.Fe6, les noirs ont 43…Tc3! qui gagne (mais pas 43…Fd4? 44.Tf7+ Rg6 45.Txe7 Te3+ 46.Rf4). Du coup, j’ai rapidement éliminé la possibilité 42…Txb3 et je me suis focalisé sur les autres possibilités, 42…Tf8 44.Fh3 ou 42…Fg3. Une fois le coup 42…Txb3 effectué, j’ai donc dû faire machine arrière et défendre la position avec un pion de moins par 43.Fd7 Fc3 44.Fb5 Th3 45.Rf5 Txh4 46.Re6!. Après la prise du pion e7 et le transfert du Roi en b6, j’ai quand même pu sauver le demi-point, au terme d’une partie pas trop rassurante dans l’ensemble.

Ronde 3 : Mvl – Onabogun (2189) 1-0

Une partie pas si simple, loin de là, contre un joueur nigérian inconnu, mais qui venait tout de même de battre deux GMI lors des deux premières rondes ! Il a d’ailleurs joué l’ouverture très correctement et m’a littéralement bluffé dans la position suivante, en jouant 16…Cc2 a tempo !

Mvl-Onabogun, ronde 3 ; 16…Cc2, un incroyable culot !

J’avais tellement de possibilités tactiques, que j’étais presque sûr qu’il y aurait un gain quand j’ai commencé à calculer. Certes, 17.Fh6? gxh6 18.Cxe7+ Txe7 19.Dxf6 Te6 ne marche pas. 17.Fe3 Dxb2 ne semble pas suffire non plus. 17.Fg5 était intéressant aussi, mais je me suis concentré sur 17.e5, qui avait l’air très tentant ! Après 17…Cxa1 18.Cxe7+ (mais pas 18.Cxg7? Rxg7 19.exf6+ Fxf6 20.Fh6+ Rg6!, ni 18.Fg5 à cause de la jolie défense 18…Cd7!) 18…Txe7 19.exf6 Te6!, les noirs semblent tenir. Je ne sais pas si mon adversaire a eu conscience de l’avalanche de possibilités tactiques que son coup 16…Cc2 a fait émerger, mais ce qui est sûr, c’est que j’ai dû finalement me résoudre à jouer le tout bête 17.Tb1, et après 17…Cd4, les noirs ont égalisé ! De l’art de traverser un champ de mines en sifflotant !

On peut manger et en même temps suivre la partie de Maxime après le coup égalisateur 17…Cd4 ! (Photo David Llada).

Heureusement pour moi, après 18.Cxd4 Dxd4 19.Td1 De5 (19…Tad8 était possible) 20.Ff4, il n’a pas intercalé 20…dxe4, et j’ai pris l’avantage après 20…De6?! 21.exd5!, forçant une finale favorable, transformée en une finale de Fous pure après le 40e coup.

Mvl-Onabogun, ronde 3.

Ici, le gain s’obtenait facilement par 41.Re2! g4 42.hxg4 hxg4 43.Rd2 suivi de 44.Rc2 puis b3 et reprise en b3 avec le Roi, pour garder un pion a éloigné. A la place, j’ai joué 41.b3? axb3 42.axb3 g4+ 43.hxg4 hxg4+ 44.Re2.

Mvl-Onabogun, ronde 3.

On voit bien qu’un pion a serait innarêtable ici, tandis que c’est loin d’être le cas avec un pion b. S’il avait été vigilant et qu’il avait joué ici 44…Rf7! 45.b4 (45.f4 Ff6!) 45…Re6, mon adversaire aurait été clairement favori pour la nulle ! Mais il a oublié qu’après le naturel 44…Rf6?, les blancs avaient 45.f4!, forçant la prise en passant pour ne pas perdre d4. Et après 45…gxf3+ 46.Rxf3 Re6 47.b4 Rd5 48.b5, ce n’est plus du tout la même histoire, car les blancs forceront le passage du Roi en f4 par un chantage à l’échange des Fous ! Et c’est ainsi que la partie s’est conclue : 48…Fb8 49.Fd8 Fd6 50.b6 Rc6 51.Fc7! 1-0. Ouf !

Tournoi de blitz par équipes (Photo Niki Riga).

Ronde 4 : Vocaturo (2626) – Mvl 1/2

Contre ma Najdorf, le GMI Italien a joué une sous-variante de la ligne 6.Fc4 que je n’ai pas vraiment comprise ; 6…e6 7.Fb3 Cbd7 8.0-0 Cc5 9.De1!?. Il m’a expliqué après la partie cette idée, qui reste quand même assez tarabiscotée à mes yeux. J’ai obtenu une position de milieu de jeu plaisante à jouer, mais j’ai commis une imprécision au 16e coup :

Vocaturo-Mvl, ronde 4 ; un roque trop précipité.

Ici, j’ai roqué un peu mécaniquement, laissant faire la manoeuvre Cd1-e3. 16…Dc7! d’abord était donc plus précis. Du coup, après 16…0-0?! 17.Cd1! Ch5 18.Ce3 Cg7 19.Ff2 f5 20.c4, la position est devenue super tendue. L’ordi préfère les blancs, mais je ne me sentais pas moins bien pendant la partie ! Après une imprécision de ma part (31…Dd7?! au lieu de 31…Tc4! =), la machine montre que les blancs pouvaient prendre l’avantage en abandonnant leur pion e4 dans la position suivante, ce qui était loin d’être évident devant l’échiquier !

Vocaturo-Mvl, ronde 4 ; que c’est compliqué !

Les blancs ratent 33.Txa6!, qui interdit la prise en e4 à cause de 33…Cxe4 34.Cd4! avec l’idée 34…Cxf2? 35.Dg6+ qui tue. Et si 33…Txe4, c’est 34.Cc5! dxc5 35.Txf6 Fxf6 36.Dxe4 qui semble décisif. Nous sommes tous deux passés à côté de ce thème, et après 33.Cd2? Txb2 34.Txa6 Dc7, Vocaturo aurait dû jouer 35.Ta8, avec une égalité dynamique. Mais il a préféré 35.Tc6? Da5 36.Tc2, après quoi c’est à mon tour d’avoir raté le coche par le simple 36…Da1+ (au lieu de 36…Txc2?) 37.Rh2 Da2! 38.Txb2 Dxb2 et les blancs sont en danger.

Décidément, je sentais que je n’étais pas dans mon assiette en ce début de tournoi, que mon cerveau n’enclenchait pas !

Une partie de la « French Connection », avec Romain Edouard et Maxime Lagarde (Photo David Llada).

Ronde 5 : Mvl – Ju Wenjun (2575) 1-0

Le tournant du tournoi, face à la championne du monde en titre…

Dans la ligne de l’Anglaise 1.Cf3 d5 2.e3 Cf6 3.c4 e6 4.b3 Fe7 5.Fb2

Mvl-Ju Wenjun, ronde 5 ; « out of book » au 5e coup !

… je ne connaissais pas la sous-variante 5…dxc4. Du coup, après 6.Fxc4 c5, j’ai pris la décision d’y aller franchement avec 7.g4!?, après une réflexion de plus de 23 minutes plutôt rare chez moi. J’ai aussi pris en considération le fait qu’un plan normal avec 7.d4, voire même un d3/Cbd2, la laisserait dans sa zone de confort. J’allais donc l’en sortir de force ! Nous nous sommes ensuite un peu perdus dans les complications après 7…0-0 8.g5 Cd5 9.Cc3 a6.

Mvl-Ju Wenjun, ronde 5.

Ici, j’aurais sans doute dû choisir 10.Db1. J’ai préféré 10.Dc2 pour garder l’option Cxd5 suivi de Dc3, mais après 10…Cb4 11.De4, les noirs auraient pu mettre le feu à l’échiquier avec le courageux 11…b5!? 12.Dxa8 C8c6 (ou 12…Dc7!?). Elle a sans doute voulu être plus raisonnable avec 11…Fd7 12.Ce5 Fxg5, mais après 13.Tg1 (13.Dg2!?) 13…Ta7?! 14.Dg4!, j’ai obtenu l’avantage, malgré le caractère encore extrêmement nébuleux de la position. Je suis plutôt satisfait de la phase de conversion, notamment dans la position suivante :

Mvl-Ju Wenjun, ronde 5.

Je me doutais que 22.Ccd7 pouvait gagner tout de suite, mais 22.Txg7+ était trop tentant ! Après 22…Txg7 23.Txg7+ Rxg7 24.Cc6+ Rf8 25.Cxd8 Re7 26.Cdb7, avec un pion de plus et a5 faible, je n’avais aucun doute sur l’issue de la partie.

Ronde 6 : Artemiev (2709) – Mvl 1/2

Une nulle relativement tranquille contre le futur vainqueur du tournoi. Le plus marrant, c’est qu’il est arrivé devant l’échiquier tout surpris de me voir en face de lui. Etant seul en tête avec Navara, il n’avait pas pris soin de vérifier un appariement évident, oubliant au passage la possibilité offerte à Gibraltar de prendre des bye,ce qu’avait fait le n°1 tchèque pour cette ronde !

Partie contre le Russe Artemiev, futur vainqueur (Photo John Saunders).

Ronde 7 : Mvl – Tari (2625) 1-0

Nous avons discuté d’une variante de l’Anglaise symétrique que j’avais préparée la veille avec les noirs pour Artemiev, et lors de la ronde 2 avec les blancs pour Puranik, sans qu’elle apparaisse finalement sur l’échiquier dans les deux cas ! Une ligne qui donne un type de position probablement sans avantage pour les blancs, mais qui est dur à jouer.

Mvl-Tari, ronde 7 ; une position pas si inoffensive que ça.

Je m’attendais au coup normal 13…Fe6 (13…Fh3 est également possible), mais le champion du monde junior 2017 a joué 13…h6?!, sous-estimant les dangers de sa position après 14.Cd5 Cxd5 15.cxd5 Ce7 16.Cf2!. Sa position s’est alors transformée en une sorte de Benoni horrible, sans le contre-jeu normal à l’aile-Dame, jusqu’à la percée centrale décisive :

Mvl-Tari, ronde 7.

25.e5! Txf4 26.Txf4 Txf4 27.exd6 Dxd6 28.Cc4 Txc4 29.bxc4 Cf5 30.Fh3! donne une finale techniquement gagnante.

Ronde 8 : Le Quang Liem (2714) – Mvl 1/2

Le GMI Vietnamien a choisi une vielle ligne de la Grünfeld, que j’ai souvent jouée avec les deux couleurs.

Le Quang-Mvl, ronde 8 ; un effort de mémoire est requis.

Ici, j’ai failli jouer rapidement 16…Fc8, comme Caruana l’avait fait contre moi en 2013, lors de notre match de 1/4 de finale de Coupe du Monde, mais après 50 minutes de réflexion ! Je me suis quand même souvenu à temps que 16…Fd7 est meilleur, et après 17.dxc5 bxc5 18.Dxc5 Dxc5 19.Fxc5, je pouvais faire nulle immédiatement par 19…Fxc3! 20.Ta3 (20.Txa7 Txa7 21.Fxa7 Cc6 =) 20…Fg7 (20…Ff6? 21.e5) 21.Fxe7 Te8 22.Fd6 Txe4! (le coup que j’ai oublié). J’ai donc choisi 19…Fc6, et je me suis retrouvé un petit peu moins bien après 20.Txa7 Txa7 21.Fxa7 Cd7 22.Fd3!. Heureusement, mon activité pour le pion s’est quand même avérée suffisante.

Sur le grill d’une session de Questions-Réponses, avec Nigel Short (Photo John Saunders).

Ronde 9 : Mvl – Alekseenko (2637) 1-0

La partie typique d’une préparation qui se déroule merveilleusement bien !

Mon entraîneur Etienne Bacrot avait découvert l’idée nouvelle 19.dxc6 Cxc6 20.c4 pour une préparation ciblée contre Aronian. Nos analyses couvraient notamment la suite effective de la partie jusqu’à 25.Dg4.

Mvl-Alekseenko, ronde 9 ; toujours dans la prépa !

Ici, mon adversaire, qui avait déjà dépensé presque 1h simplement pour répondre à ma nouveauté, n’a pas trouvé le seul coup critique, 25…Cc2!. Je savais que 25.Cxf7 Cxe1 (25…Rxf7? 26.De6+) 26.De6 menait à la nulle, à condition de trouver le seul coup 26…Db8!, et je n’ai pas mieux que le perpétuel. J’aurais donc choisi 25.Tc1!?, et même s’il n’y a pas d’avantage objectif après 25…Db2, j’aurais quand même eu matière à continuer la partie par 26.Df5, voire 26.Cxf7, surtout contre un adversaire n’ayant plus que 15 minutes à la pendule !

Dans la partie, Alekseenko a sombré après 25…Ta7?! 26.h4 Cc6? 27.Fh6 Ff8 28.Cd7! et les blancs sont gagnants.

Ronde 10 : Karthikeyan (2570) – Mvl 1-0

Evidemment, je ne peux pas cacher le fait que mon tournoi s’est terminé en eau de boudin, avec cette défaite de dernière ronde contre un adversaire beaucoup moins bien classé que moi. Pourtant, tout avait commencé au mieux dans cette partie décisive pour le gain du tournoi…

Après mon choix de contrer la Najdorf 6.Fe3 avec 6…Cg4 et pas 6…e5, le jeune indien s’est mis à beaucoup réfléchir. Pourtant, j’ai joué à de nombreuses reprises l’un et l’autre coup ! Après la partie, il a pourtant admis n’avoir préparé que 6…e5. Du coup, il n’était clairement pas à son aise dans l’ouverture, a opté pour une ligne obscure objectivement pas terrible (12.Cf3?!), et j’ai très rapidement pris l’ascendant avec les noirs, après une série de coups de développement normaux.

Karthikeyan-Mvl, ronde 10 ; excès de précipitation.

Ici, le simple 16…Fxc3 maintenait un avantage clair. Mais j’avais déjà prévu de jouer 16…Tg8?, ce que j’ai fait très rapidement, avant de me rendre compte que je laissais les blancs résoudre tous leurs problèmes après 17.Cd5! Dxd2 18.Txd2. Pour ne pas rester sans aucune autre ambition que la nulle après le “normal” 18…Fxd5 19.exd5, j’ai décidé de compliquer le jeu par 18…Fh6 19.Tdd1 f6, mais ça s’est retourné contre moi. Surtout que quand on prend une aussi mauvaise décision que 16…Tg8?, on entre dans une spirale négative, une erreur en appelant souvent d’autres. Par la suite, j’ai eu beau tendre de jolis pièges tactiques, mon adversaire a très bien navigué dans les complications, et ne m’a guère laissé de chances.

Dernière ronde, après 10…h5 ; jusqu’ici, tout va bien… (Photo David Llada)

Une partie à oublier d’urgence, et sans doute quelques enseignements à en tirer pour la suite…

En parlant de la suite, je sais maintenant que je ne disputerai aucune compétition officielle avant fin avril ou début mai, après quoi les tournois s’enchaîneront en revanche très vite tout au long de l’année.

J’ai donc trois mois devant moi pour effectuer tous les réglages nécessaires !

Site officiel : https://www.gibchess.com/

https://www.youtube.com/watch?v=iFNbTdLfBwQ

Peu après son retour de Gibraltar, Maxime a participé au tournoi mensuel de blitz sur www.chess.com « Titled Tuesday », qui regroupe toujours un nombre impressionnant de forts GMI. Tout en streamant ses parties en direct sur la chaine www.twitch.tv/mvlchess , il a réalisé le score honorable de 8/10. Insuffisant toutefois pour espérer titiller un Grischuk en feu, qui l’a emporté avec 9 victoires consécutives et une nulle rapide pour finir !

Portrait chinois

Le faux miroir (René Magritte)

Pour commencer 2019, et en attendant le début de la saison sportive pour Maxime, nous lui avons demandé de répondre à quelques questions, issues du célèbre questionnaire de Proust, ainsi que de ceux, plus récents, de Bernard Pivot et de quelques autres…

Un petit portrait chinois sans ambition particulière, mais qui permettra d’avoir un éclairage un peu différent sur la personnalité du champion français.

Le principal trait de mon caractère ?

Chambreur.

La qualité que je préfère chez un homme ?

L’honnêteté.

La qualité que je préfère chez une femme ?

L’honnêteté !

Ce que j’apprécie le plus chez mes amis ?

Qu’ils aient le sens de l’humour.

Mon principal défaut ?

La fainéantise.

Mon occupation préférée ?

Jouer aux échecs !

Le pays où je désirerais vivre ?

Si je m’expatriais, ce serait pour une destination exotique, genre Australie.

La couleur que je préfère ?

Bleu.

Mon auteur favori ?

Victor Hugo.

Mon héros dans la vie réelle ?

Nelson Mandela.

Mon héroïne dans la vie réelle?

Mère Teresa.

Mon héros de fiction ?

Harry Potter.

Mon héroïne de fiction ?

Lisa Simpson.

Ce que je déteste par-dessus tout ?

L’hypocrisie et le mensonge.

Personnage historique que je méprise le plus ?

Hitler.

La réforme que j’estime le plus ?

La loi sur l’IVG et la loi Evin (Ndlr, contre le tabagisme et la pub pour l’alcool).

Le don de la nature que je voudrais avoir ?

Etre vraiment fort en maths.

Comment j’aimerais mourir ?

En faisant ce qui me plaît.

Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence ?

Celles qui émanent de tentatives infructueuses.

Mon mot préféré ?

Gagner !

Le mot que je déteste ?

Ceux qui sonnent mal, comme chiasme par exemple !

Ma drogue favorite ?

Le sucre.

Le son, le bruit que j’aime ?

Le silence.

Le son, le bruit que je déteste ?

La craie qui grince, le marteau piqueur.

Mon juron, gros mot ou blasphème favori ?

Fais chier !

Le métier que je n’aurais pas aimé faire ?

N’importe quel job répétitif.

La plante, l’arbre ou l’animal dans lequel j’aimerais être réincarné ?

Un aigle.

Si Dieu existe, ce que j’aimerais l’entendre dire après ma mort ?

gg wp !

Si j’étais un club de football français ?

L’Olympique Lyonnais.

Si j’étais un membre des Beatles ?

Ringo Starr.

Si j’étais une découverte scientifique ?

Les lois de Newton.

Si j’étais une ville olympique d’hiver ?

Vancouver.

Si j’étais mon plat préféré ?

Couscous.

Si j’étais un commentateur de sport ?

Feu Thierry Gilardi.

Si j’étais un mot à la mode insupportable.

Enjailler.

Si j’étais une série TV ?

Breaking Bad.

Si j’avais un superpouvoir ?

Le pouvoir de voler.

Si j’avais un superpouvoir ?

Le pouvoir de voler.

Et pour finir, si j’étais une chanson ?

« Here it goes again » de Ok Go.

Avant de disputer son premier tournoi de l’année à Gibraltar, du 22 au 31 janvier, Maxime a joué les deux premières rondes de la Pro Chess League 2019. Cette compétition par équipes sur Internet, qui prend de l’ampleur d’année en année, est organisée par www.chess.com . Le club de Maxime, les Marseilles Migraines, a perdu son premier match contre les Amsterdam Mosquitoes, puis a fait match nul dans le second face aux Baden-Baden Snowballs. Deux rencontres qui ont également permis à Maxime de tester le streaming sur sa nouvelle chaîne,
www.twitch.tv/mvlchess.
Nous reviendrons plus tard sur cette nouvelle façon de partager son actualité et sa passion avec ses supporters !

Site officiel : http://prochessleague.com

Finale du Grand Chess Tour 2018

La finale du Grand Chess Tour (GCT) 2018 réunissait les quatre premiers du circuit sur l’année, à savoir Nakamura, Aronian, Caruana et moi-même.

Je suis arrivé à Londres 48 heures avant le début du tournoi prévu le 11 décembre. En effet, la veille avait lieu, dans les locaux de Google, le traditionnel Challenge Pro Biz dans lequel chaque joueur est associé à un businessman, chacun jouant un coup à tour de rôle. Comme d’habitude, j’ai fait équipe avec Gilles Betthaeuser. Pour la petite histoire, nous avons fait un résultat correct, une victoire, une nulle, une défaite, mais contre de bonnes paires dans l’ensemble…

Au programme de ce dernier rendez-vous de l’année, deux demi-finales (Nakamura-Caruana et Aronian-MVL, disputées sur trois jours, en 8 parties (2 classiques, 2 rapides et 4 blitz), accordant 6 points pour une victoire aux parties classiques, 4 points aux rapides et 2 points aux blitz.

MVL-ARONIAN 18-10
J’ai souffert dans les deux parties classiques. Avec les blancs j’ai choisi un plan erroné en sortant de l’ouverture, 13.Cb3 suivi de 14.d4; c’était juste une mauvaise idée. Ce qui m’a contraint à jouer des coups qui ne semblent pas très naturels, comme le 18.Ta2 de la position suivante :

MVL – Aronian, après 18.Ta2, un coup qui n’a pas plu à tout le monde…

Je sais que ce coup a fait hurler Garry Kasparov qui commentait la partie en direct ! Mais je crois que malheureusement, je n’avais déjà plus vraiment le choix… Je me suis finalement retrouvé dans une finale désagréable, et pendant la partie, dans la position suivante, j’ai été soulagé de voir 24…Tac8.

MVL – Aronian, après 24…Tac8

À la place je craignais : 24…Cg4 25.Cc4 Cxe3 26.fxe3 Tad8! suivi de 27…d5, et si 27.Txd6 Txd6 28.Cxd6 Td8 29.Cc4 Td1+ 30.Rf2 Tc1, et avec la Tour infiltrée et son homologue piteuse en a4, l’avantage noir est indéniable. Dans la partie j’ai pu sacrifier la qualité pour un pion, avec le sentiment que le pire était derrière moi :

MVL – Aronian, après 33.Cxg5

Cependant les noirs auraient pu continuer à presser par 33…Te1+! (au lieu de 33…Tb8) 34.Txe1 Fxe1 35.Rf1 Te8 36.f3 (36.Cf3? d3! 37.Cxe1 d2) 36…Fc3. Je n’ai pas vérifié, mais je pense que ça devrait tenir pour les blancs. Néanmoins c’était évidemment une meilleure tentative pour lui.

Du coup, j’ai même pu continuer à jouer une finale avec Fou et deux pions liés contre Tour, mais avec un minimum de précision, les noirs ont tenu sans problème.

Concentré… (Photo: GCT Leenart Ootes)

Dans la deuxième partie j’ai une nouvelle fois négocié l’ouverture de manière imprécise, dans une variante pourtant bien connue de l’Anglaise, dans laquelle Aronian avait préparé le très rare 9.d4!?.

Aronian – MVL, après 9.d4!?, la surprise du chef !

Après 9…cxd4 10.Fxe6 Fxe6 11.Cxd4, j’ai beaucoup réfléchi et j’ai pris une décision radicale : 11…Cc6. Évidemment je me doutais que 11…Fc4+, voire 11…Fd7 étaient meilleurs, mais en pratique je pensais que 11…Cc6 serait plus prudent et me permettrait de tenir l’égalité sans trop de problèmes. Malheureusement je ne suis pas arrivé à mettre mon Fou en c5 directement pour échanger les Fous de cases noires et j’ai dû le faire via la manœuvre …Fb4-a5-b6, qui est lente. Du coup, Levon a eu le temps de diriger son Cavalier vers c5.

Aronian – MVL, après 23…Rd6

Ici Levon s’est précipité avec le direct 24.Cc5?!, tandis que sur l’excellent 24.b4!, je ne voyais pas trop comment j’aurais pu réagir. Si 24…b6 – le plus naturel – alors 25.b5 Ca5 (25…Cd4? 26.f4! Cxb5 27.Cxe5 perd du matériel) 26.Cb4 et je ne bouge plus une oreille ! Du coup, après 24.Cc5?! Tb8 25.h4, je n’ai pas hésité une seconde à tenter la suite 25…Cb4 26.a3 b6!? 27.Cxe6 Ca2.

Aronian – MVL, après 27…Ca2

J’avais vu que 28.Tc2! lui donnait une meilleure version de la finale de Tours que dans la partie avec 28.Ta1. Après 28.Tc2! Rxe6 29.b3 Td8 30.Re2, je ne peux pas infiltrer ma Tour, par exemple 30…h5 31.Txa2 Tc8 32.Rd1! Tc3 33.Tb2 suivi de 34.Rd2. Du coup, ma seule chance aurait été de chercher du contre-jeu par 30…Rf6 31.Txa2 Tc8 31.Rd1 g5! et peut-être les noirs survivent-ils, mais c’est sur la corde raide !

Dans le miroir… (Photo: GCT Leenart Ootes). !

Dans la première partie rapide j’ai encore souffert, mais cette fois sans vraiment m’en rendre compte, jusqu’à ce que je réalise dans la position suivante ;

Aronian – MVL, après 14.c4, encore une ouverture délicate pour MVL.

… que le coup prévu 14…Fxf3 n’allait pas après 15.gxf3 Cd7 16.f4 e5 (sinon 17.e5) 17.fxe5 suivi de 18.f4, et les blancs sont mieux. Avec toutes les pièces lourdes sur l’échiquier j’ai dû tolérer un pion passé protégé en d6, dans une position extrêmement difficile à jouer. Et puis on arrive au gain de l’ordi, complètement surréaliste, jugez plutôt ;

Aronian – MVL, après 30…Dg7

31.Te2! Txe5 32.Dc4+ Rh8 33.h3!!, seul coup gagnant nous dit la machine… Évidemment Levon n’a pas joué cette suite, mais le normal 31.d7, auquel j’ai répliqué 31…Txe5, car je croyais qu’après 31…Dxe5, il y avait le très joli gain 32.Dc8 Df6 33.Rg1 De7(?) 34.Tdf2 Te1 (34…Dxd7 35.Tf8+) 35.Dxd8+! Dxd8 36.Tf8+ Dxf8 37.Txe1 Rf7 (37…Rg7 38.Te8) 38.Tf1+. Superbe, mais la machine ne montre aucune pitié avec la ligne salvatrice 33…Dg5! (à la place de 33…De7?) 34.Tdf2 Rg7! 35.Tf8 Te2, qui est quasiment impossible à trouver en rapide.
Après 31…Txe5 32.Dxa7 Df6 33.Rg1 Dc6, j’ai pu annuler sans difficulté ; il aurait peut-être dû essayer 33.Da6, même si je pensais tenir également avec le même coup 33…Dc6.

J’ai remporté la deuxième partie rapide dans le fameux «Mur de Berlin», ce milieu de jeu sans les Dames bourré de subtilités, dans lequel la frontière entre obtenir quelque chose et ne rien obtenir du tout, est très ténue.

MVL – Aronian, après 24.Ff4 ; Maxime, le seul joueur du Top à insister contre le Mur de Berlin.

C’est une très bonne version de cette variante pour les blancs, avec notamment le pion en g4. Levon a choisi de souffrir après 24…Fxe6 25.Txe6, mais sur 24…Tac8, j’avais prévu la sympathique combinaison 25.g5 Fh8 26.Cxc7 Txe2 27.Txe2 Txc7 28.Te7! Rc6 29.Fxc7 Rxc7 30.f4! et le Fh8 sera perdu après 31.Txh7.

Avec les quatre points d’avance de cette victoire j’ai pu aborder la série de quatre blitz avec sérénité, et je l’ai remportée 3 à 1.

Aronian, dégoûté, vient juste d’oublier une fourchette de Cavalier (Photo: GCT Leenart Ootes).

Cette qualification en finale du Grand Chess Tour 2018 me garantissait le ticket d’entrée pour l’édition 2019, ainsi que le plaisir d’une première place au classement mondial de blitz, devant Magnus Carlsen !

MVL-NAKAMURA 13-15

Après une journée de transition la compétition a été transférée à l’Olympia Theater. Le scénario de cette finale a été l’inverse de la demie pour moi, puisque j’ai clairement dominé les deux parties classiques.

Dans la première, j’ai été très surpris par son choix de variante contre la Grünfeld. Je savais que cette position, non seulement ne donnait rien aux blancs, mais en plus pouvait vite mal tourner pour eux en cas de jeu imprécis.

Nakamura – MVL, après 23…Tc2 ; les blancs sont sous pression.

Et c’est précisément ce qui s’est passé quand dans cette position, Naka a réalisé que le coup prévu 24.Td2? se heurtait à 24…Db4!. Il a donc préféré 24.a3, et je n’ai pas osé prendre le pion a par 24…Ta2 25.Cc3 Dxa3 26.Dc1! (mieux que 26.d6 Ta1!), car j’ai un peu craint son contre-jeu, avec le pion “d” passé et la possibilité de h4-h5. Toutefois, après 24…Fa6 25.Cg3 Dc5 26.Dxc5 Txc5, il aurait pu annuler facilement par 27.Cf1 (au lieu de 27.d6) 27…Fxf1 (27…Rf8 28.d6 Re8 29.Ce3 donne assez de jeu) 28.Rxf1 et je pense que la finale de Tours ne donne guère de chances. Après une séquence forcée, nous avons atteint la position suivante :

Nakamura – MVL, après 33.Txa5

Ici j’ai été critiqué pour avoir choisi 33…f6 au lieu de 33…Td1+ 34.Rf2 Td2+ 35.Rg1 Ta2 36.Txe5 a5. Mais pendant la partie j’ai eu le sentiment que les blancs auraient de bonnes chances de nulle après 37.f4! a4 38.f5. En revanche, réaliser cette manœuvre sans donner e5 était possible quelques coups plus tard, et je crois que c’était sans doute là que résidait ma meilleure chance.

Nakamura – MVL, après 37.Rg1

Ici j’ai joué 37…Td6?, avec l’idée toute bête de ramener le Roi à l’aile-Dame. Mais c’était une erreur de jugement car après 38.h4! Rf7 39.g4! suivi de 40.g5, j’ai compris que les noirs ne pouvaient plus gagner. A la place, j’aurais dû choisir 37…Ta2! 38.Tc5 h5! avec des chances de gain intactes (il est important de pouvoir monter le Roi sans perdre le pion “h”, par exemple si 38…a5 39.Tc6 Rf7 40.Tc7+).

Dans la deuxième partie j’ai encore réussi à prendre l’avantage dans la finale Berlinoise.

MVL – Nakamura, Partie 2 ; les noirs doivent être précis.

Hikaru a vraiment bien défendu, notamment ici avec 31…g6! 32.hxg6 Tg8. J’aurais peut-être pu poser plus de problèmes dans cette finale par la suite, mais je ne crois pas que cela aurait suffi pour changer le résultat final (nulle)

Vue depuis la scène de l’Olympia Theater, où se déroulait la finale (Photo: GCT Leenart Ootes).

Dans la première partie rapide, toujours dans la finale Berlinoise, j’ai mis la mauvaise Tour en d1.

MVL – Nakamura, Partie 3 ; pas la bonne Tour !

Je connaissais 14.Tad1, mais j’ai joué l’imprécis 14.Tfd1?!. Il y a tellement de nuances à retenir dans les ouvertures. Du coup, je n’ai strictement rien obtenu : nulle en 33 coups.
Dans le deuxième rapide j’avais déjà analysé cette ligne de jeu de l’Anglaise. Je savais que c’était O.K. pour les noirs, y compris après son sacrifice de pion :

Nakamura – MVL, Partie 4 ; paire de Fous contre pion.

Cependant, après 16.Fc4 Tf8, il a trouvé l’excellente séquence de coups 17.f4! De4 18.Tf2, sur quoi j’ai réagi instinctivement par 18…Cd7?!. Pourtant, c’est ici que j’aurais dû réfléchir, et pas au coup suivant, afin de trouver une alternative (18…b5!? tout de suite ?). Car après 19.Td1, j’ai compris que j’avais de gros problèmes. Mon intention première, 19…Cb6, m’a paru finalement douteuse puisque après 20.Td4 Df5 21.Fd3 Df6 22.f5!, ma position est à la limite de l’écroulement, par exemple 22…g5 23.Fb2. Ainsi j’ai opté pour 19…b5 20.Fe2 Da4, mais après 21.Dxa4 bxa4 22.Tc1 Fd5, il a trouvé l’impressionnant 23.Fa6! et sa paire de Fous donne la migraine.

Nakamura – MVL, après 23.Fa6!

Bien que la position soit très désagréable, je crois que je me suis bien défendu. Voyant qu’il ne trouvait rien de décisif, et avec le temps qui s’écoulait, Hikaru a commencé à faire ses traditionnelles mimiques, hésitant à répéter la position par deux fois. Il a finalement choisi de jouer pour le gain, et dans cette situation toujours aussi délicate, j’ai dépensé ce qui me restait d’avance au temps pour essayer de le déstabiliser avec 47…a3.

Nakamura – MVL, après 47…a3

Après 48.Tdd7 Ce4 et une troisième répétition de sa part (49.Td5 Cg3, etc.), il a encore essayé par 51.Re2 Tg6 52.Rf1, mais c’était trop tard car après 52…Tb8 53.Tb7 Tc8 54.Tdc7, espérant juguler le contre-jeu en bouchant les deux colonnes ouvertes, j’avais la belle ressource 54…Tc6! 55.Txc6 Txc6, et la Tour ayant libéré la case g6, il n’y a plus de mat en deux commençant par 56.Tb8+, mais seulement un perpétuel !

Les trois premiers blitz ont été assez équilibrés dans l’ensemble (trois nulles), avec un seul moment où nous nous sommes trompés tous les deux, dans le premier :

MVL – Nakamura, opportunités ratées.

Je viens de jouer 27.Dd7? et nous avons tous les deux oublié le coup 27…Cc6! qui donne une position quasiment gagnante après 28.Dxc7 Cd4, comme après 29.Rf1 Cb4!. C’est donc « ni vu ni connu » que nous avons joué la finale après 27…Dd8? 28.Dxd8+ Fxd8 29.Fd2, mais mon petit avantage s’est avéré insuffisant.

Finalement, après sept nulles toutes cadences confondues, tout s’est décidé dans l’ultime blitz. Malheureusement, on peut dire que j’ai fait n’importe quoi dans cette partie…

Nakamura – MVL, une ouverture qui va mal tourner pour les noirs.

Nous avons continué notre débat théorique sur cette ligne de l’Anglaise, et Naka a trouvé l’idée 13.Tc1. Je savais que le coup normal était 13…e6, mais je n’étais pas sûr de moi et j’ai préféré jouer 13…Da5 14.Db3 Cd7. Malheureusement, après 15.Fb4, je suis déjà un peu moins bien en cas de 15…Da4 16.Dxa4 Fxa4 17.Tc7. Mon idée était 15…Df5?, oubliant complètement qu’après 16.Fd3 Dh5, les blancs ont 17.e4!, et ma Dame est déjà dangereusement encerclée. Après, c’est quasiment impossible à défendre en pratique…

Au-delà de la déception de cette dernière partie ratée au bout de la finale, je préfère retenir ma deuxième place sur le circuit professionnel 2018, pour la deuxième année consécutive, et la qualification automatique qui en découle pour l’édition 2019.
L’année prochaine le programme sera à coup sûr chargé, avant même de savoir ce que nous prépare la FIDE pour l’organisation de son Grand-Prix. En effet, le Grand Chess Tour a annoncé que trois nouveaux tournois seraient au programme, un classique en Croatie, ainsi que deux rapides en Inde et en Côte d’Ivoire. L’idée d’étendre un peu le nombre de joueurs afin de voir de nouvelles têtes est une bonne idée à mon sens ; parmi les joueurs du Top, il y a une forme de lassitude à jouer entre nous tout au long de l’année.

C’est donc sur cette note que se termine 2018 pour moi, puisque l’annonce du championnat du monde Rapide & Blitz de Saint-Pétersbourg est arrivée bien trop tardivement ; j’avais déjà programmé une petite semaine de vacances entre Noël et le Jour de l’An.

Bonnes fêtes à tous, et rendez-vous en 2019 pour de nouvelles aventures sur l’échiquier !



Quelques jours avant de partir à Londres, Maxime a disputé le traditionnel tournoi en ligne « Titled Tuesday » sur Chess.com. Une petite séance d’entraînement en blitz loin d’être facile, puisque parmi les 353 participants de cet Open, figuraient notamment Hikaru Nakamura et Wesley So, ainsi que de très nombreux GMI. Au final, Maxime s’est imposé en solitaire avec 9 points sur 10, terminant par deux nulles après un tonitruant 8 sur 8, incluant un gain contre Nakamura ! La grille du tournoi sur https://www.chess.com/tournament/live/-titled-tuesday-blitz-1016282

Les parties de Maxime :


Site officiel : https://www.londonchessclassic.com/

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