Norway chess : les stars à la ferme !

Les joueurs dans une ferme norvégienne

Il n’y a pas que les échecs dans la vie ! C’est en tout cas ce qu’ont dû penser les organisateurs du Norway Chess, qui ont décidé de planifier une activité vraiment particulière à l’occasion de la première des deux journées de repos du tournoi… Transportés jusqu’à une exploitation agricole à l’extérieur de Stavanger, les 10 joueurs ont été priés de porter la tenue du parfait fermier, avant d’être initiés aux joies des travaux champêtres !

Saine camaraderie et franches rigolades

Après avoir intégré quelques rudiments, on leur a proposé de s’affronter autour de quelques épreuves agricoles, et notamment la traite de vaches, le slalom en tracteur, ou encore la taille d’arbustes… Plus ou moins dubitative au démarrage, il semble que l’élite mondiale du jeu d’échecs se soit bien accommodée de cette nouvelle exigence ; et même que cette journée atypique restera dans les annales comme un excellent souvenir pour la plupart d’entre eux. Les joutes sanglantes sur l’échiquier n’empêchent en rien une saine camaraderie et de franches rigolades.

Et comme la campagne, ça ouvre l’appétit, Maxime postera le soir même sur les réseaux sociaux le contenu de son assiette, disons… assez bien fournie en protéines !

Après l'effort, le réconfort !
Après l’effort, le réconfort !

Malheureusement – ou heureusement, c’est selon – cette journée off, filmée en continu par la télévision norvégienne, n’était qu’une parenthèse au milieu de ce qui reste un des plus grands tournois d’échecs de ces dernières années. Revoyons donc le parcours de Maxime lors des 6 premières rondes…
Les 3 parties qui ont précédé l’escapade fermière ont donné lieu à trois nulles solides, face à Anand, So et Caruana. Un début sérieux, à défaut d’être enthousiasmant…

La Najdorf au supplice !

Puis vint l’heure de la première Najdorf, contre Nakamura. Comme au London Classic de décembre, Maxime n’a pas vraiment survécu à la phase délicate de transition entre l’ouverture et le milieu de jeu. Très précis une fois encore dans la concrétisation de l’avantage, l’Américain a porté une nouvelle estocade à l’ouverture fétiche du Français.

 Maxime, de retour de son escapade champêtre, en grande difficulté contre Nakamura

Maxime, de retour de son escapade champêtre, en grande difficulté contre Nakamura

La partie de la ronde 5 contre Aronian laisse un air de déjà-vu. Maxime accepte le Gambit Marshall d’Aronian, qui est devenu de nos jours une redoutable machine à annuler. Et en effet, le résultat n’est jamais vraiment mis en doute, même si les subtilités et les nuances microscopiques de cette ouverture suranalysée restent à l’évidence la partie immergée de l’iceberg.

Verre à moitié vide ou à moitié plein ?

Enfin, petite satisfaction à la ronde 6, avec une nulle facile ; un résultat jamais acquis d’avance, avec les noirs contre Magnus Carlsen ! On peut dire que dans cette partie, jamais le Norvégien n’aura pu mettre la moindre once de pression, et comme il le précisera juste après la partie, Maxime s’est toujours senti à l’aise, et même prêt à jouer pour l’avantage.

Et quelques petits « blitz à 4 » pour se mettre aux choses sérieuses !
Et quelques petits « blitz à 4 » pour se mettre aux choses sérieuses ! (Photo : Tarjei T. Svensen | https://twitter.com/TarjeiJS/status/874355339579273216 )

Alors, à 3 rondes de la fin, c’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein… Un parcours totalement identique à celui du champion du monde Magnus Carlsen (5 nulles et une défaite lors de la ronde 4) doit-il être considéré comme satisfaisant, ou insuffisant ? Chacun en fera la lecture qu’il voudra, mais il est certain que, bénéficiant de 2 fois les blancs lors des 3 dernières rondes, Maxime aura à cœur de revenir au moins à 50% des points.
Reprise des hostilités mercredi à 16h, après une deuxième et dernière journée de repos ce mardi. Maxime aura les blancs face à Anish Giri.

Site officiel : http://norwaychess.no/

Les parties de Maxime (ronde 1 à 6) :

Norway Chess : un blitz au sommet

Stavanger sur la carte

La 3e ville norvégienne, Stavanger, verra les yeux de la planète Echecs braqués sur elle pendant une douzaine de jours. En effet, c’est dans cette charmante cité côtière au sud-ouest du pays que sont réunis depuis ce lundi 5 juin, 10 des 12 meilleurs joueurs d’échecs du monde. Ils y disputeront le désormais fameux « Norway Chess », à coup sûr le plus fort tournoi de l’année, et sans doute en excellente position dans la hiérarchie des très grands tournois de l’histoire des Echecs.

Les 120.000 habitants de Stavanger pourront difficilement ignorer la présence des ténors de l’échiquier dans leur cité, et le tournoi se déroulera d’ailleurs pour moitié au Clarion Hotel Energy, avant de migrer vers le prestigieux Stavanger Concert Hall.

Ce n’est plus le hasard…

Comme il est de coutume désormais, le Norway Chess à proprement parler est précédé la veille par un tournoi de blitz, qui remplace le traditionnel tirage au sort des couleurs. C’est le Clarion Hotel Air qui hébergeait cette première journée, avec la conférence de presse inaugurale et le blitz. Ainsi, ce n’est plus le hasard, mais la qualité du jeu en parties rapides (3’+2’’/coup), qui permet aux 5 meilleurs du tournoi de choisir leur numéro d’appariement. Quel intérêt, direz-vous ? Essentiellement de choisir un des 5 numéros qui donne le privilège, pas anodin à ce niveau de compétition, d’avoir 5 fois les blancs sur les 9 parties, plutôt que 5 fois les noirs.

A ce petit jeu et à domicile, le champion du monde Magnus Carlsen s’est montré impérial autant qu’intraitable. Avec 7.5/9 (6 victoires et 3 nulles), il laisse le duo Nakamura-Aronian 2 points derrière (5.5/9), et Maxime seul 4e avec 5/9. Plus loin, avec 4.5/9, c’est le vétéran Vladimir Kramnik qui prend la dernière place « à 5 blancs ». A noter également la performance abyssale d’Anish Giri (1.5/9)…

Grille du tournoi de blitz. Source : Chess24
Grille du tournoi de blitz. Source : Chess24

Evidemment, il est toujours délicat de commenter un tournoi de blitz qui, par définition, provoque souvent des bouleversements dans le cours des parties. Maxime n’a bien sûr pas été exempté de ces revirements, et il aurait sans doute pu faire un peu mieux si l’on rentre dans le détail des parties…

Pas avec Magnus en face

Voyons cela ; un excellent sacrifice de qualité positionnel lui permet de démarrer par une victoire face à Kramnik. Ensuite, il perd une partie de dingue contre Caruana, typique des revirements décrits plus haut ; c’est malheureusement lui qui fait la dernière erreur tactique… Suit une victoire très propre contre Wesley So, sans soute sa meilleure prestation du tournoi. Puis une nulle sans doute décevante contre Nakamura, qui a trouvé des ressources défensives impressionnantes dans une position qui semblait désespérée. Ronde 5, victoire face à Anand, qui a complètement oublié une « petite combinaison » permettant à Maxime d’empocher deux pions, puis vint l’heure du choc avec les noirs, contre l’ogre Magnus ; une partie décisive entre les deux leaders, Maxime à 3.5/5 derrière Magnus à 4/5. Après une ouverture au terme de laquelle Maxime aurait sans doute pu prendre un pion, la partie s’est orientée vers un milieu de jeu très complexe, puis une finale favorable aux blancs, qui était peut-être tenable, mais pas dans les conditions du blitz, et pas avec Magnus en face…

Des ressources insoupçonnées

Maxime se remit de ce combat au sommet perdu, avec une nulle quasi théorique contre le gambit Marshall d’Aronian. Puis perdit malheureusement toute chance de jouer le podium après une défaite ronde 8 contre le champion du monde de blitz en titre, Sergeï Karjakin ; un malencontreux échange de Dames laissa aux blancs un pion c impossible à arrêter. Dans une position perdue, Maxime trouva pourtant des ressources insoupçonnées, et compliqua considérablement la tâche du Russe, qui finit toutefois par s’imposer. Pour conclure et s’assurer une place dans les 5 premiers, Maxime devait battre un Giri à l’agonie, ce qu’il fit avec une facilité certaine.
L’essentiel était donc préservé, avec la perspective de commencer les hostilités du Norway Chess Classic avec les blancs.

Avant la partie contre Anand, petit footing autour du Lac Mosvatnet… (photo MVL !)
Avant la partie contre Anand, petit footing autour du Lac Mosvatnet… (photo MVL !)

Ce sera ce mardi 6 juin à 16h, face à l’ex-champion du monde Vishy Anand, après un bon petit footing matinal de mise en jambe…

Site officiel : http://norwaychess.no

Les parties de Maxime dans le tournoi de blitz :

Clichy Champion 2017 !

Clichy Champion 2017

C’est pendant que je bataillais à Moscou pour le Grand Prix FIDE, que mon équipe de Clichy a démarré à Chartres le Top 12, édition 2017. Je n’ai donc pas pu y prendre part au début, ratant plus particulièrement le match qui s’annonçait décisif contre Bischwiller, à la ronde 4. Cependant, j’ai pu suivre à distance le déroulement de ce match, qui fut maîtrisé quasiment de bout en bout par mes coéquipiers, pour une victoire 2-0 à l’arrivée.
Quelques jours plus tard, je débarquais finalement à Chartres, chose qui était prévue, que je joue pour l’équipe ou non. En effet, la bonne ambiance allait de toute façon être au rendez-vous dans le gîte que nous avions réservé à quelques kilomètres de la salle de jeu !

Tu joues ou tu joues pas ?

Avant mon arrivée, le capitaine JB (Mullon, ndlr !) m’avait tout de même demandé si j’étais prêt à jouer, puisque nous avions un match important le lendemain contre Mulhouse, qui était seul deuxième derrière nous ; une éventuelle victoire lors de cette confrontation directe nous permettant évidemment de faire un pas très important vers un nouveau titre national. Après l’annonce matinale des compositions, je me préparais donc à jouer Benjamin Gledura, un talentueux junior hongrois.

Juste avant l’entrée en lice de Maxime dans ce Top 12
Juste avant l’entrée en lice de Maxime dans ce Top 12

J’ai finalement décidé d’utiliser l’Italienne pour surprendre mon adversaire. La position était compliquée mais agréable à jouer et avec toutes les pièces sur l’échiquier, j’ai graduellement augmenté la pression sur Gledura, qui a fini par craquer en autorisant le joli 21.Ce5!, me permettant d’obtenir un avantage décisif, que j’ai converti sans difficulté. Le match dans son ensemble s’est également bien passé, puisque nous l’avons emporté 4-1 sans avoir été en danger.

L’ambiance était donc au beau fixe et le programme clichois comprenait quelques résolutions d’études le matin, parfois un foot le soir (selon notre courage), et la traditionnelle partie de poker nocturne. J’ai profité de mes quelques jours à Chartres pour notamment continuer à garder contact avec le monde des Echecs français, que je ne vois désormais plus si souvent que cela. La veille de mon départ programmé, nous avons même profité du temps au beau fixe pour faire un sympathique barbecue.

Retour à la case départ !

Cependant, le lendemain, nous avons perdu sur un concours de circonstances le match de la ronde 9 face à la combative équipe de Saint-Quentin, nous forçant à rester sur le qui-vive, notamment en prévision du dernier match face à Tremblay. J’étais déjà revenu à Paris depuis la veille, mais JB m’a immédiatement demandé si je pouvais revenir jouer ce match, que nous ne devions pas perdre. Obéissant comme je suis, j’ai donc accepté de retourner dans la préfecture d’Eure-et-Loire, pour me retrouver face au très solide grand-maître russe Vladimir Malakhov ; si j’ai obtenu une bonne position et, à mon sens, de très bonnes chances de l’emporter, je n’ai pas réussi à être assez précis et ai dû donc me résoudre à faire nulle. Mon équipe avait cependant déjà fait le travail, atteignant la barre des 4 points de parties nous permettant de conserver le titre ! Il nous restait même deux parties à jouer, et le score final de 5-1 sera finalement sans appel. Mais à peine le temps de fêter le titre qu’il était déjà temps de repartir, notamment pour les joueurs appelés à en découdre au championnat d’Europe dans la capitale biélorusse, Minsk.
De mon côté, ce sera repos, préparation, et… Roland-Garros, avant de partir pour Stavanger (Norvège) dimanche prochain, afin de disputer le Norway Chess !

Les parties de Maxime lors du Top12 2017 :

Grand Prix de Moscou : le bilan

Grand Prix de Moscou 2017

La journée de repos m’a permis de décompresser avant les parties cruciales qui m’attendaient. Après un long trajet dans les habituels embouteillages moscovites, nous sommes arrivés pour le fameux match de football. Coéquipier de Jon Ludvig Hammer et de notre maître à jouer Paco Vallejo, nous avons déjoué les pronostics et remporté la majorité de nos matchs !

La reprise du tournoi le lendemain, contre un des co-leaders Ding Liren, s’annonçait cruciale. Liren m’a joué une idée pratiquement inconnue, même s’il s’est avéré plus tard que j’avais analysé ce coup 11.e3!?. Mais je pensais simplement être en terrain inconnu, et j’ai répondu avec la suite naturelle, menant tout droit à un sacrifice de qualité très intéressant de sa part, lui permettant d’obtenir d’excellentes chances pratiques. Mais au moment où la situation semblait désespérée, un coup de défense assez irréel mettant toutes mes pièces en prise, 31…Txf4!!, m’a permis de forcer Liren à se diriger vers une finale de Tours que j’ai annulée sans difficulté.

Cette fois, j’étais sûr de ma prépa

Si je comptais utiliser ma partie suivante contre Teimour Radjabov pour essayer de recoller à la tête, mon choix d’ouverture s’est avéré être un échec cuisant. Je n’aurais peut-être pas dû changer de ligne au dernier moment ! La position finale m’offrant très peu de perspectives, j’ai décidé de proposer nulle et d’attendre encore ma chance dans le tournoi ; bien sûr, je savais que je prenais un risque mais de toute façon, ce n’était pas aujourd’hui que j’allais faire la différence…

Le lendemain, je jouais le solide Evgeny Tomashevsky, et nous nous sommes dirigés vers le duel théorique sur la Grunfeld 3.Fg5, que nous avions débuté 2 ans plus tôt, lors d’un match très serré de Coupe du Monde (Bakou 2015). Cette fois-ci, j’étais extrêmement sûr de ma préparation, que j’ai pu débiter. La position, bien qu’extrêmement complexe, se dirigeait vers la nulle, jusqu’à ce qu’une imprécision d’Evgeny me conduise dans une finale avec une qualité de plus pour un pion. Les pions étant sur la même aile, il lui semblait que la nulle serait inévitable, mais j’ai réussi à remarquer la mauvaise position des pièces blanches et la faiblesse du pion h4, tant que les Blancs ne pourraient pas jouer le coup consolidateur g3.

Une mauvaise nouvelle m’attendait

Mon avantage s’est ensuite accentué, puis est probablement devenu décisif, mais en pensant rentrer dans une finale gagnante, j’ai laissé Evgeny s’échapper après quelques grands coups défensifs de sa part, lui permettant d’entrer dans une finale F+P contre T+P théoriquement nulle ; il l’a défendue sans coup férir, malgré le fait qu’il jouait uniquement sur son incrément. Une deuxième mauvaise nouvelle m’attendait le soir même, puisque l’appariement de la dernière ronde m’annonçait que j’affronterais le deuxième leader, Shakh Mamedyarov, mais en doublant les noirs ! Bien évidemment, dans une situation confortable puisqu’il avait également fini dans le groupe de tête au premier Grand Prix de Sharjah, Shakh n’a pris aucun risque ; la nulle a donc été conclue en un temps record…

Je devrai sans doute remporter Majorque…

Pendant ce temps, Liren l’emportait avec les noirs contre Boris Gelfand, pour finir donc seul vainqueur du Grand Prix de Moscou !

La nouvelle bête surpuissante de Maxime !
La nouvelle bête surpuissante de Maxime !

Le classement après les deux premiers Grand Prix FIDE montre un Shakh leader détaché avec 280 points. Liren, suite à sa grande performance moscovite, est à 240 points, tandis qu’après deux parcours extrêmement similaires, Alexander Grischuk et moi-même partageons la 3e place avec 211 points. La situation est donc claire avant mon dernier Grand Prix à Majorque, fin novembre, puisque je serai probablement dans l’obligation de remporter le tournoi, peut-être en solitaire, pour obtenir un des deux tickets convoités pour le tournoi des Candidats 2018. Mais avant cela, j’aurai également ma chance à la Coupe du Monde, en septembre à Tbilissi.

Et tout cela, avec un ordinateur flambant neuf !

Mes parties au Grand Prix de Moscou à rejouer ci-dessous.


 

Grand Prix Fide de Moscou : après 5 rondes…

Grand Prix Fide de Moscou

Préparer un voyage en Russie, c’est souvent accepter de gérer des tracasseries administratives en amont, tant les autorités locales sont scrupuleuses, notamment en matière de délivrance de visas. Pour Maxime, il aura fallu plusieurs rendez-vous pour finalement obtenir le précieux sésame, seulement 5 jours avant son départ, programmé le 10 mai.

En dépit des difficultés et des incertitudes actuelles au sein de la FIDE, la deuxième étape du Grand Prix a pu être programmée dans le prestigieux immeuble Central Telegraph, là où avait eu lieu le Tournoi des Candidats en 2016 ; à deux pas du Bolchoï et du Kremlin, cette salle de jeu a le grand avantage d’être très centrale, et à quelques minutes seulement (à pied heureusement !) de l’hôtel où résident les joueurs, le très luxueux Ararat Park Hyatt.

Le Central Telegraph Buiding, en plein cœur de Moscou
Le Central Telegraph Buiding, en plein cœur de Moscou

Sur le plan organisationnel, tout est donc réuni dans la capitale russe, pour que les joueurs produisent le meilleur spectacle. Mais malheureusement, à cause notamment du système choisi dans ces Grand Prix (un open de 9 rondes avec 18 joueurs) on a craint, dans les toutes premières rondes, une nouvelle hémorragie de parties nulles, comme lors du premier tournoi à Sharjah. Les participants, et notamment ceux qui disputent les deux places qualificatives pour le tournoi des Candidats 2018, semblent souvent contractés par l’enjeu, et le nombre de parties nulles s’est une nouvelle fois avéré très élevé lors des rondes 1 et 2. De plus, certaines d’entre elles ont été conclues très rapidement, en l’absence de règlement spécifique sur l’accord mutuel, ce qui constitue, par les standards actuels, une curiosité.

Chaque demi-point vaut de l’or en barre

Heureusement, cette tendance ne s’est pas confirmée lors des rondes 3 et 4, qui ont vu beaucoup de résultats décisifs.

Néanmoins après 4 rondes, les trois têtes de série et le co-leader du Grand Prix, à savoir Maxime, Nakamura, Giri et Grischuk, affichaient tous 2 points au classement, après 4 nulles consécutives chacun. Le suivant sur la grille de départ, Nepomniachtchi était lui aussi arrivé au même résultat, mais selon un scénario tout autre ; deux victoires avec les noirs et deux défaites avec les blancs ! C’est dire l’âpreté du combat en tête, chaque demi-point d’écart avec ses concurrents valant de l’or en barre.

Que dire des 4 premières nulles de Maxime ? Qu’il n’a pas obtenu grand-chose avec les blancs contre Adams et Gelfand, et qu’il a annulé très facilement avec les noirs contre la n°1 mondiale Hou Yifan. Mais surtout qu’il a frisé la correctionnelle contre un concurrent direct, Alexander Grischuk, malgré un traitement insolite de la Najdorf préférée de Maxime de la part du Russe. Acculé, Maxime a su faire preuve d’ingéniosité défensive pour rester à flot (on pense au sacrifice de pion 24…h5!?), même s’il faut bien concéder que Grischuk a certainement raté plusieurs opportunités entre le 30e et le 40e coup.

Maxime ouvre le score

La ronde qui précède une journée de repos est toujours importante. C’est la raison pour laquelle la 5e partie, contre l’avant-dernier Elo du tournoi, l’Emirati Salem Saleh, de surcroît avec les blancs, imposait à Maxime de prendre le point entier, sous peine de se faire dangereusement distancer. Et c’est ce qu’il fit de fort méthodique façon, n’octroyant aucun répit à son adversaire, qui ne parvint jamais à surmonter le handicap d’une ouverture sans les Dames certes simplifiée, mais le laissant trop en retard en termes de développement.

Lors de la 6e ronde, Maxime affrontera le Chinois Ding Liren avec les noirs…

Mais en attendant, place au repos ce mercredi 17 mai, avec tout de même un match de foot programmé sur la « Adidas base », une succession de mini-terrains installés sur le toit d’un immeuble !

Jouer au foot sur le toit d’un immeuble, une drôle d’expérience !
Jouer au foot sur le toit d’un immeuble, une drôle d’expérience !

Après ces émotions dans le ciel moscovite, il sera toujours temps pour Maxime de revenir en France par la pensée et d’assister, au gré de son humeur, à la nomination du nouveau gouvernement, puis au probable sacre de Monaco en Ligue 1, face à Saint-Etienne !


 

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