A votre tour…

échecs

C’est les vacances ! Une trêve bienvenue après la difficile Sinquefield Cup, et ce jetlag toujours compliqué à maîtriser. Après quelques jours dans le sud de la France, suivra un petit passage au championnat de France à Agen autour du 24 août, et enfin une petite semaine à la maison à Paris, avant de prendre l’avion pour Tbilissi le 1er septembre, où la plus forte Coupe du Monde de l’histoire m’attend…

En attendant cette compétition qui s’annonce palpitante, surtout avec son format à élimination directe, voici de quoi vous faire réfléchir aussi un petit peu, avec quatre positions issues de mes parties. De vieilles parties, toutes disputées entre 2003 et 2008…




Saint-Louis : comment j’ai raflé la mise !

(photo Leenart Ootes)

Extatique ! C’est de cette façon que j’ai qualifié auprès de la presse mon état d’esprit à la fin du tournoi. Bon, ça reste pour l’instant une extase intérieure, que je n’ai pas encore pu manifester pleinement…
Mais je ne vais pas nier que je suis heureux, même si je rentre fatigué du très long voyage de retour de Saint-Louis. Et ce n’est pas une arrivée matinale avec 7h de décalage horaire dans les dents, dans un Paris déserté, un lundi en plein pont du 15 août, qui va entamer cette bonne humeur !

Après ma victoire, j’ai reçu de très nombreux messages de félicitations. J’ai également dû répondre à une multitude de sollicitations, notamment médiatiques, mais c’est la rançon de la gloire et je ne vais pas m’en plaindre… Europe 1, RFI international, France Info, l’AFP, de nombreux titres de presse régionale, sans parler d’une longue interview pour le prochain New In Chess, et de plusieurs autres médias échiquéens.

Certes, les journalistes m’ont parfois questionné plus longuement sur le retour de Garry Kasparov cette semaine que sur ma victoire ! Vu sa notoriété internationale, ce n’est pas non plus une surprise…

Mvl 2.0 ?

Certains d’entre eux ont remarqué que j’avais décidé de me laisser pousser la barbe – il faut dire que c’est assez flagrant quand même ! Ils y ont vu un symbole ; MVL 2.0, new look, new heights… Vais-je céder à la superstition ?

Revenons maintenant plus en détail sur la fin du tournoi elle-même…

Avec +2 après 5 rondes, j’ai pu consacrer ma journée de repos à la détente. Le matin, pour respecter la tradition locale, match de Giant Bullet Chess, je pense qu’il n’est pas nécessaire de traduire ! Ca m’a permis de faire mon sport de la journée, même si j’en ai rajouté encore un peu plus tard dans la journée, en défiant au tennis le sponsor et organisateur, Rex Sinquefield.

Le lendemain, retour aux choses sérieuses avec les noirs contre Caruana, qui me sort une nouveauté assez diabolique contre la fameuse variante du pion empoisonné (10.Dd3). Je décide d’éviter les suites trop concrètes car je n’arrive pas à évaluer clairement ce qu’elles donnent. Je choisis donc une variante dans laquelle je sais que je vais souffrir, mais où je ne risque pas de perdre en ligne ! Heureusement, Fabiano manque d’énergie dans les moments critiques, et me laisse m’en sortir, notamment après l’échange des Dames. En dépit du pion de moins, je savais que j’étais alors tiré d’affaire.

La boisson des champions !

Ronde 7, j’accepte le défi de la Berlinoise contre Karjakin ! Un énorme débat théorique où nous avons tous les deux anticipé la position jusqu’au 38e coup (38.Ce4) ; je sais que ça peut paraître incroyable, mais c’est pourtant la réalité. Le plus difficile dans ces variantes assez linéaires, c’est de se souvenir de tout ce qu’on a analysé. Sergueï y est parvenu, non sans difficulté, utilisant tout son temps de réflexion. Le plus dur pour lui était de retrouver 29…Re8!, seul coup qui égalise ! C’est donc une nulle ou je n’ai pas vraiment eu besoin de jouer, mais je ne regrette pas vraiment mon choix. A posteriori, c’est toujours facile d’imaginer qu’on aurait créé plus de chances avec une option différente, en l’occurrence l’Italienne…

Même le commentateur vedette Yasser Seïrawan veut sa dédicace ! (photo Austin Fuller)
Même le commentateur vedette Yasser Seïrawan veut sa dédicace ! (photo Austin Fuller)

A noter que pour les deux dernières rondes, j’avais ramené des bouteilles de Ginger beer (qui, comme son nom ne l’indique pas, ne contient pas d’alcool !), que j’ai l’habitude de consommer en France, et que j’ai finalement trouvée par hasard aux USA. La boisson secrète des champions, quoi !
Contre Anand à la ronde 8, je m’attendais à une Najdorf, il opte pour l’Anglaise… Du coup, j’évite la variante critique, n’ayant aucun doute qu’il serait archi préparé. J’obtiens alors une position un peu désagréable, même si je pensais m’en être plutôt bien sorti. En réalité, je n’arrive pas à trouver la ligne propre qui égalise. Heureusement, Vishy ne joue pas la manoeuvre 20.Fd7! et 21.Fe6+ qui lui aurait assuré un avantage stable, et me laisse forcer une complète égalité.

Avant la dernière ronde, compte tenu de toutes les possibilités de départage, il apparaît clairement que je dois gagner pour remporter le tournoi. Du coup, n’ayant pas le choix, j’ai pu jouer sans le frein à main. Confronté à Nepo avec les blancs, j’ai donc décidé de répéter une idée que Magnus avait récemment jouée contre lui, et contre moi également. Ian réagit très mal, et me laisse obtenir tout ce dont je pouvais rêver dans cette ouverture. Je me retrouve immédiatement en situation très favorable, avec le Cavalier en d5 contre le mauvais Fou. Je ne peux pas dire que j’étais en full control toute la partie, mais j’étais plutôt confiant, et après le 40e coup, je savais que c’était gagné ; j’ai donc pris le temps nécessaire pour calculer correctement les lignes permettant de concrétiser l’avantage.

Objectif Tbilissi…

Gagner la Sinquefield Cup, avec 7 des 10 meilleurs mondiaux sur la ligne de départ, et pas vraiment des clients derrière. Remporter pour la première fois un tournoi où Magnus Carlsen est présent. Battre le champion du monde avec les noirs. Et enfin, retrouver la 2e place du classement mondial. On serait comblé avec moins que ça !
Mais pour ma part, je ne serai pleinement satisfait de ma saison que le jour où je validerai ma qualification pour le Tournoi des Candidats 2018. A cet égard, la première occasion de le faire sera lors de la Coupe du monde à Tbilissi (Géorgie).
Départ le 1er septembre pour ce qui sera, je l’espère, un long mois dans la capitale géorgienne !
En attendant, vacances… En attendant impatiemment de voir comment Garry va s’en tirer cette semaine!

Primus inter pares ! (Photo Austin Fuller)
Primus inter pares ! (Photo Austin Fuller)

Et avant ce repos, je crois mérité, je souhaite remercier ici Gilles Betthaeuser qui, en coulisses, est présent à mes côtés depuis maintenant huit ans, que ce soit d’un point de vue sportif en finançant mes frais de préparation à travers l’entreprise Colliers International, mais également, et c’est à mes yeux le plus important, en s’investissant à chacun de mes tournois. En tant que passionné de la première heure, il trouve toujours le temps de suivre mes parties et de m’appeler pendant mes compétitions, que le tournoi se passe bien ou au contraire si j’ai besoin d’un coup de boost. Mais également, quand son calendrier le lui permet, en venant également dans les tournois, et pas uniquement au Paris Grand Chess Tour, compétition appelée à devenir phare en France et dont il est l’inspirateur.
Au même titre que mes entraîneurs passés et présents, chacun de mes succès porte un peu sa marque.

Je vous invite à découvrir deux de mes parties dans ce tournoi, contre Carlsen et Nepo, que je commente en vidéo :

[otw_shortcode_quote border=”bordered” border_style=”bordered” background_pattern=”otw-pattern-1″]Cups (https://www.youtube.com/watch?v=cmSbXsFE3l8)
A la Sinquefield Cup, on ne fait pas les choses à moitié… Il y a donc deux trophées. L’original, très gros, avec le nom de tous les vainqueurs gravé dessus ; celui-ci reste au club. Et une réplique, deux fois plus petite, qui est envoyée ensuite au joueur qui a triomphé, également avec son nom gravé dessus[/otw_shortcode_quote]

Site officiel : http://grandchesstour.org
Les parties de Maxime :

Saint-Louis : Carlsen 0 – MVL 1 !

Sinquefield Cup

Le fait de battre Magnus Carlsen, et avec les noirs de surcroît, éclipse évidemment les autres événements du tournoi… Mais avant cela, Maxime avait déjà montré qu’il arrivait affuté dans le Missouri, et que sa volonté affichée de jouer pour une des deux premières places était parfaitement justifiée. Dès la première ronde, il avait en effet marqué les esprits en remportant une jolie victoire technique face au n°2 mondial, Wesley So. Il est toujours important psychologiquement de démarrer une compétition sur une bonne note. Fidèle à sa Najdorf, Maxime a ensuite engrangé une nulle facile avec les noirs contre Nakamura.

Titanesque duel de calcul

Le seul petit bémol de cette première moitié de tournoi aura lieu lors de la troisième ronde, contre Peter Svidler. Réfutant consciencieusement le jeu imprécis du multiple champion de Russie, Maxime obtint un net avantage, qu’il ne sut malheureusement pas convertir. D’abord en renonçant à l’échange des Dames, puis en oubliant une ressource tactique noire donnant une nulle immédiate (32…d5!).
En livrant et en gagnant le combat homérique que l’on sait face à Magnus le lendemain, Maxime aura fait ce que le très haut niveau exige ; ne pas ressasser les erreurs de la veille, et ne regarder que la partie qui vient. Pourtant, les choses n’ont pas été si roses au début. Fidèle à son style, Magnus choisit une ouverture à l’apparence insipide, offrant un rapide échange de Dames et une position symétrique (6.dxc3). Et comme souvent, il réussit tout de même à imposer un milieu de jeu sans Dames ultra complexe, et à prendre finalement l’ascendant vers le contrôle de temps.

Sinquefield Cup
Sinquefield Cup (Photo : Austin Fuller / Grand Chess Tour)

Mais Maxime aussi dispose de sa propre marque de fabrique, et plutôt que de subir la désagréable pression qui montait, il prit la décision d’effectuer un break au centre (43…e5), certes risqué, mais qui avait le mérite d’entraîner la partie dans de gigantesques complications tactiques. Et dans ce titanesque duel de calcul pur, c’est Magnus qui craqua le premier, en oubliant un détail tactique à la fin d’une variante-clé.

Maxime avait compris avant !

Du coup, il s’engagea dans une ligne de jeu qui fait d’abord perdre tout avantage (46.Tg2?), puis ne prit pas le temps de vérifier ses calculs en cours de route, et délaissa aussi la possibilité de conserver la nulle (48.Tf3?).
Ce n’est qu’une fois que le mal était fait que le champion du monde comprit l’étendue des dégâts. Mais Maxime avait compris avant, et c’est ce qui a fait la différence ! Un petit quart d’heure de réflexion permit tout de même aux blancs de trouver la suite qui poserait le maximum de problèmes techniques dans la finale, mais Maxime évita le dernier écueil en trouvant 63…c4 un dernier coup loin d’être trivial !

C’est presque fait ! (photo US Chess)
C’est presque fait ! (photo US Chess)

Avec une nulle lors de la cinquième ronde face à Aronian, Maxime maintient le cap avant la journée de repos qui précède les 4 dernières parties. Il est seul en tête avec 3.5/5, un demi-point devant Carlsen et Anand.
La 6e ronde aura lieu mardi à 20h (heure française), et Maxime sera opposé à Fabiano Caruana avec les noirs. Un challenge difficile mais passionnant l’attend : maintenir la meute à distance !

[otw_shortcode_quote border=”bordered” border_style=”bordered” background_pattern=”otw-pattern-1″]I shot the sheriff (https://www.youtube.com/watch?v=2XiYUYcpsT4)
Avant Maxime, seul Joël Lautier avait réussi l’exploit de battre le champion du monde en titre dans une partie en cadence classique. C’était le 13 mars 1994 au fameux tournoi de Linares (Espagne), à l’occasion de la 13e et dernière ronde. Garry Kasparov se trouvait en face de lui et, tout comme Maxime, c’est avec les pièces noires que Joël l’avait emporté. A revoir, la conférence de presse de Joël Lautier.[/otw_shortcode_quote]

Site officiel : http://grandchesstour.org
Les parties de Maxime :

Avant la Sinquefield Cup

Sinquefield Cup

Nous venons d’entrer dans la seconde moitié de la saison 2017, et c’est maintenant que les compétitions décisives vont avoir lieu. Mon bilan des premiers mois de l’année est mitigé ; j’ai beaucoup joué, mais j’ai trop souvent été en difficulté dans les ouvertures, ce qui m’a causé pas mal de soucis. Idéalement, il faudrait que je donne un petit coup de boost pour revenir au-dessus des 2800 elo, et ne pas rester un membre du Top 10 « par le bas » !
Mais le principal pour moi, c’est d’être encore dans la course pour la qualification au tournoi des Candidats via le Grand Prix FIDE. Certains de mes collègues, comme Aronian ou Nakamura, n’ont déjà plus cette voie d’accès. J’ai bien conscience cependant qu’il faudra faire un excellent dernier tournoi à Palma de Majorque (novembre) pour valider mon ticket. Mes autres objectifs sportifs dans les mois à venir sont évidemment la Coupe du Monde à Tbilissi (septembre), et également le Grand Chess Tour (GCT).

Mes objectifs sont élevés

Puisqu’on en parle, le GCT reprend mercredi à Saint-Louis (USA), où je me trouve depuis dimanche soir. La plus grande ville du Missouri est un endroit dans lequel j’ai maintenant l’habitude d’aller, puisque c’est la quatrième année consécutive que je m’y rends. Le centre-ville est plutôt limité, mais assez sympa. Le problème au mois d’août, ce sont les températures, facilement situées au-dessus de 35° ; il est donc délicat de sortir pendant la journée. Comme souvent aux Etats-Unis, il y a un très grand parc dans le centre, qui doit faire près de 10 km², et dans lequel il est agréable d’aller courir si le mercure le permet… Ou éventuellement de visiter le zoo qui se trouve à l’intérieur !

L’entrée du luxueux club d’échecs de Saint-Louis (image CSC Saint-Louis)
L’entrée du luxueux club d’échecs de Saint-Louis (image CSC Saint-Louis)

Concernant le plateau des joueurs de cette Sinquefield Cup, il est composé de pratiquement tous les membres du Top 10 (Ndlr : au classement du 1er août, il manque Kramnik, Mamedyarov et Grischuk). Forcément, ce sera donc un tournoi serré, dans lequel il est toujours très difficile de faire des différences. De plus, tout le monde sera reposé, et arrivera avec ses nouvelles idées.
Comme je me suis pas mal comporté dans les rapides de Paris et de Louvain, mes objectifs à Saint-Louis sont élevés : une des deux premières places me mettrait en très bonne position dans le GCT 2017, avant le dernier tournoi de Londres (décembre).

Eviter les positions trop plates

Au niveau du jeu, le plus important pour moi sera de retrouver l’imagination qui m’a un peu manqué sur mes derniers tournois classiques. Je suis certes parvenu à être créatif par intermittence, mais essentiellement si la position s’y prêtait, ou si j’étais en difficulté. Je dois donc travailler cet aspect, pour poser plus de problèmes, en évitant notamment les positions trop plates, dans lesquelles, à ce niveau, il est impossible de faire la différence.
Après la compétition classique, il y aura le troisième rapide du GCT, toujours à Saint-Louis. Je n’y participe pas car j’ai privilégié les tournois de Paris et Louvain (Ndlr, chacun des 9 participants du GCT devait choisir 2 des 3 tournois rapides). Entre autre, la perspective de passer plus de 3 semaines consécutives à Saint-Louis ne m’enchantait pas. Du coup, je n’y croiserai pas Garry, qui a annoncé son grand retour sur une compétition officielle à cette occasion. Il n’aura pas non plus l’occasion d’être confronté à Magnus, et je ne saurais dire lequel des deux en est le plus malheureux !
En tout état de cause, il sera très intéressant de voir comment Garry Kasparov se comporte face au Top mondial, dans une compétition à enjeu.

[otw_shortcode_quote border=”bordered” border_style=”bordered” background_pattern=”otw-pattern-1″]Clash à St Louis (https://www.youtube.com/watch?v=b9cjnqzUoE4)
J’aime bien les paris ! Certes, Garry manque de pratique, ce qui risque de lui coûter quelques gaffes à cette cadence, comme l’année dernière face aux meilleurs Américains, au même endroit. Mais sur sa pure valeur technique, je suis sûr qu’il fera mieux que tenir tête à mes collègues… Pour moi, il sera sur le podium !/otw_shortcode_quote]

Dortmund : le bilan

MVL Dortmund

Après mes nulles des rondes 1 et 2, et une première journée de repos bien remplie (voir encadré ci-dessous), j’avais évidemment dans l’idée de profiter des deux blancs de suite qui m’attendaient. Contre la défense Française de Bluebaum, je dois gérer une situation pleine de subtilités dans les ordres de coups. Je ne la maîtrise pas au mieux, et je me retrouve à jouer g4, pas spécialement une bonne idée ; je suis rapidement neutralisé, et mon adversaire annule sans difficulté. Le lendemain contre Wang Yue, pas de surprise, c’est une Petroff, la nouvelle marotte des Chinois ! Je suis bien dans ma prépa, et au 9e coup, je sais que je peux garantir un très léger avantage avec 9.Cc3 ; mais je choisis quand même 9.Df3, qui permet certes aux noirs d’égaliser, mais uniquement en choisissant une suite très précise de coups. Pas de chance, Wang la déroule, et transpose dans une finale égale…

Kramnik résiste

Le surlendemain, c’est avec les noirs face à Kramnik que j’aborde le sprint final des 3 dernières rondes. Je savais que je pouvais m’attendre à n’importe quoi dans n’importe quelle position, et je n’ai donc quasiment pas préparé cette partie (voir encadré ci-dessous – bis !). Je pense que j’ai bien joué l’ouverture, notamment avec …a5, puis …Te8 et …Cc6, obtenant une position dynamique. Malheureusement, je n’ai jamais pu menacer de prendre son Fou enfermé en f4 dans des conditions idéales. Je ne pensais pas pouvoir gagner malgré la pièce en plus pour deux pions, le centre de pions blancs étant trop solide. Du coup, j’ai sacrifié la Tour en e3, sachant que je ne prenais pas le risque de perdre. Mais Vladimir a trouvé la bonne série de coups de défense et après le 40e, la partie s’est orientée vers une nulle forcée. Juste après, j’avais le sentiment d’avoir raté quelque chose, mais l’analyse a montré qu’il n’en était rien.

Une petite séance d’autographes avec « big Vlad »
Une petite séance d’autographes avec « big Vlad » | Photo : Georgios Souleidis [ Dortmund Sparkassen
Ronde 6 : contre la Caro-Kann de Fedoseev, l’ouverture semble bizarre, mais il y a énormément de subtilités qui restent immergées. Le jeune russe était d’ailleurs accompagné du théoricien et ancien champion du monde FIDE Alexander Khalifman, qui aurait tout aussi bien pu passer incognito, tant son visage imberbe le rendait méconnaissable ! J’obtiens tout de même une position un peu plus agréable à jouer dans le milieu de jeu, jusqu’à ce qu’il commette la faute 24…e5?. Je pensais gagner en ligne après le gain du pion e5 et la longue suite tactique en conséquence. J’aurais peut-être dû prendre le temps de comprendre clairement qu’au lieu de 39.Fc5?, l’entrée en jeu du Roi par h2-g3 aurait sans doute garanti le gain. J’avais vu sa petite astuce tactique 39…Fe5+!, mais j’avais cru à tort que je gagnerais le pion c6 en force. La suite de la finale reste supérieure pour moi, mais pas suffisamment pour espérer gagner sur un jeu précis.

Il a fallu resserrer les boulons

6 nulles de suite et la perspective d’une dernière ronde avec les noirs… Que faire ? Heureusement, Andreikin avait préparé une suite baroque, mais agressive, contre ma Sicilienne. J’ai joué le jeu et j’ai immédiatement choisi de prendre des risques et de sacrifier un pion. Risque payant puisqu’après que mon pion arrive en d3, j’étais sûr d’avoir assez de contre-jeu. Du coup, j’ai pu mettre une pression continue, au temps comme sur l’échiquier, jusqu’à ce qu’il craque avec le coup perdant 31.g4?. A la fin avec une tour en plus, il a quand même fallu resserrer les boulons car les pions blancs étaient avancés et accompagnés du Roi ! Ce n’était pas aussi trivial que ça en avait l’air…
Mon bilan du tournoi est mitigé, avec tout de même une bonne deuxième moitié. Il y aura quelques corrections à apporter sur certaines ouvertures blanches, car dans quelques jours à Saint-Louis, pour la Sinquefield Cup, il est clair que les participants la joueront plus serré…
Départ pour les USA dimanche 30 juillet, première ronde le mercredi 2 août à 20h, heure française !

[otw_shortcode_quote border=”bordered” border_style=”bordered” background_pattern=”otw-pattern-1″]D’allemagne (https://www.youtube.com/watch?v=PaBoKBMTnHA)
Dortmund n’est pas une ville particulièrement animée pour les visiteurs, et les organisateurs avaient prévu 2 journées de repos pour seulement 7 rondes. Et contrairement à d’autres tournois, à Dortmund, repos, c’est repos ! Pas d’exhibition, pas de visite touristique, pas de de jeux fermiers, rien… Du coup, binge watching dans la chambre d’hôtel : les 21 épisodes de la série Designated survivor, saison 1, soit 14 heures de visionnage en 2 journées ![/otw_shortcode_quote]

Site officiel : https://www.sparkassen-chess-meeting.de
Les parties de Maxime :

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