Arrêt technique à Palma

2 in, 2 out

Mamedyarov et Grischuk ont conservé leurs deux premières places au classement du Grand Prix FIDE 2017. A Palma de Majorque, ni Radjabov ni moi-même n’avons pu marquer le nombre de points suffisant pour les dépasser. Ils rejoindront donc Karjakin, Aronian, Ding Liren, Kramnik, Caruana et So à Berlin en mars 2018, pour y disputer le Tournoi des Candidats.

Je ne vais pas cacher ma déception, et je vais donc revenir ici sur les dernières parties de Palma. Je vais vous livrer mes sentiments et mes analyses de mémoire et à chaud, car je n’ai pour l’instant eu ni le temps, ni l’envie, de les approfondir !

Le sort me réserve trois russes d’affilée

Après la journée de repos, je suis apparié contre l’Indien Harikrishna avec les noirs, et je peux bien avouer que l’ouverture ne se passe pas très bien. Bien sûr, je connais la ligne de jeu de l’Anglaise pour laquelle il opte, mais je sais que si je joue « normalement », je n’ai alors aucune chance de gain. Du coup, je choisis une suite un peu douteuse dans l’idée de créer un déséquilibre (9…Fxc3 et 10…Dc5), oubliant notamment son fort coup 13.Db5!. Je n’ai alors pas eu d’autre choix que de rentrer dans une finale délicate. Un peu miraculeusement, je parviens à rétablir l’équilibre, à tel point que j’ai même l’impression de prendre l’ascendant après 26…Fxc4. Mais en réalité, il n‘en est rien et lorsqu’il joue 37.f5!, je comprends que c’est moi qui doit faire très attention pour assurer la nulle.

Mvl-Tomashevsky ; petit argument autour d’un ballon, avant d’en découdre sur l’échiquier (photo Agon)
Mvl-Tomashevsky ; petit argument autour d’un ballon, avant d’en découdre sur l’échiquier (photo Agon)

Le lendemain, commence le sprint final, et je ne sais pas encore que le sort me réserve trois joueurs russes d’affilée. Contre Tomashevsky, ma préparation porte ses fruits, et culmine avec le coup 19.Tfe1, qui contraint les noirs à une décision difficile ; prendre le pion en c2 sans connaître, ou accepter une position un peu inférieure. Avec 19…Tae8, Evgeny choisit le plus solide et le plus logique, ce dont je me rends compte avant qu’il ne joue son coup. Je crois néanmoins que j’ai fait par la suite les bons choix sur le plan pratique, notamment avec 21.b4. Sur l’échiquier, après l’échange des deux pions de l’aile-Dame et des Dames elles-mêmes (28.Txb5), j’avais le sentiment d’avoir fait un pas important vers la victoire. Il ne restait plus que la position de ma Te2 qui posait problème (ma position serait gagnante avec la Tour en e1 !). Mais je n’avais pas anticipé 28…Tc8, avec l’idée principale que sur 29.Fc6, les noirs ont 29…Cb8 30.Fb7 c6! 31.Fxc8 cxb5. Dès lors, j’opte pour 29.Fb7, mais j’aurais certainement dû préférer 29.Tb4 c5 30.Tb7, et les noirs ont la garantie de souffrir encore un bout de temps, même si je craignais que ce ne soit pas tout à fait suffisant. Par la suite, j’oublie son coup égalisateur 32…f5!, mais je crois qu’il était déjà trop tard car la finale avec une seule paire de Tours (issue de 31.Teb1 et du double échange en b7) n’offrait elle non plus aucune chance (à noter que cette finale avec deux Tours chacun serait, en revanche, certainement très désagréable pour les noirs).

Quand Maxime comprend qu’Inarkiev ne prendra aucun risque (photo Agon)
Quand Maxime comprend qu’Inarkiev ne prendra aucun risque (photo Agon)

Le lendemain contre Inarkiev, je peux dire que je n’ai pas eu de chance car je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il joue de cette façon l’ouverture, choisissant une ligne très annulante contre ma Grünfeld ; ce n’est pas le style habituel d’Ernesto… (voir ma partie contre lui le mois dernier en Bundesliga). Après une petite hésitation, je comprends qu’il ne faut pas prendre de risques démesurés car la situation dans le tournoi reste encore sous contrôle. J’ai donc joué normalement, empoché la nulle sans souci, et je suis passé à autre chose, à savoir me préparer mentalement à gagner avec les blancs le lendemain.

Surtout, finir avec les blancs !

Je sais qu’il y a beaucoup de discussions sur mon répertoire d’ouvertures. Faut-il l’étoffer ? Est-il possible de jouer pour le gain avec les noirs ? Les joueurs de haut niveau d’aujourd’hui sont confrontés à un dilemme ; limiter son répertoire et le connaître parfaitement, tout en s’exposant à des préparations mieux ciblées, ou l’étendre mais accepter une moindre maîtrise. Et à mon sens, à ce niveau, il n’existe pas d’ouverture qui soit, en même temps à peu près saine, et en même temps capable d’éviter toute variante annulante des blancs. Bref, mes collègues et moi-même sommes en réflexion constante sur les bons équilibres !

Le soir, je prends donc connaissance de l’appariement, et le plus important pour moi est d’avoir les blancs, évitant ainsi la désagréable surprise de doubler les noirs lors des deux dernières rondes ! Je vois donc qu’il me faudra battre Jakovenko afin d’espérer me qualifier pour les Candidats.

Le début de la partie décisive contre Jakovenko (photo Agon)
Le début de la partie décisive contre Jakovenko (photo Agon)

Mes secondants passent la nuit à revoir tous les scénarios possibles sur l’Italienne, mais Dmitry me surprend quand même plus ou moins avec le choix de la ligne 11…Ce7. Cela dit, il se retrouve immédiatement moins bien, notamment suite à son choix de ne pas intercaler …axb5. Je dois alors choisir entre plusieurs suites tentantes, et celle que je joue a l’air vraiment forte, et l’oblige à trouver une série de seuls coups, et notamment 24…a5. Je vois qu’après 25.g3!, son Cavalier se retrouvera forcément « aux fraises » en h8, et je suis convaincu d’avoir un avantage substantiel.
Le moment critique survient après 28…Tb7. Ma première intention était évidemment de jouer 29.Fc5, mais je me suis ravisé, estimant qu’il n’était pas nécessaire de laisser du contre-jeu en autorisant …Tb3, d’où mon coup 29.Cd2?. J’ai eu une hallucination, oubliant complètement que je laissais alors la possibilité aux noirs de venir prendre le pion a4 via …Cc3, puisque mon propre Cavalier était maintenant trop loin de l’aile-Roi ! Après 29.Fc5 Cc3 en revanche, j’aurais pu jouer 30.h5 Ch8 31.Ce5, et si 31…Cxa4?, 32.Cd7! avec attaque de mat. C’est pourquoi sur 29.Fc5, il aurait dû activer sa Tour par 29…Tb3 (mais pas directement 29…Cf6 30.Ta8 Tb2 31.Txa5 Ce4, à cause de 32.h5 Ch8 33.d5!) 30.Cd2 Tb2 31.Cc4 Ta2 32.h5 Ch8 33.Cxa5 Txa4 34.Cc6 Cf6 35.Tc8 Cxh5 36.Txc7 Cf6. J’ai vu cette variante très avantageuse, même si je n’étais pas sûr d’être gagnant ; mais tout d’un coup, je me suis dit : « mais pourquoi pas 29.Cd2 tout de suite, interdisant tout contre-jeu ? ».

Une gestion de tournoi compliquée

Après, je réalise mon erreur et je comprends que si je prends le pion a5 (32.Cxa5), je n’ai aucune chance de gagner la finale. Je choisis donc 32.Ce5 et j’essaye alors de forcer les événements, de trouver du jeu là où il n’y en a pas. La suite est une fuite en avant qui culmine avec 37.Cd8??. Je vois tout de suite qu’il cloue mon Cavalier avec 37…Tb8, mais il est trop tard ; ma position est irrémédiablement perdue.
Sur le tournoi, il est difficile de faire un bilan à chaud. A partir du moment où je ne gagne aucune des trois positions prometteuses contre Aronian, Tomashevsky et Jakovenko, il est clair que je me complique sérieusement la vie, même s’il est certain que mes adversaires ont tous trois bien défendu leur position compromise. Avec les noirs, je n’ai eu aucune chance de gain dans les quatre parties, c’est un fait. La gestion du tournoi a été compliquée, surtout dans les dernières rondes, puisqu’une défaite m’éliminait complétement de la course. D’un côté, j’étais obligé de pousser pour le gain, mais de l’autre, je devais rester dans les limites du raisonnable jusqu’à la dernière ronde. C’est une situation qui n’est pas facile à appréhender.

Remise des prix. Il est clair que Maxime est déjà ailleurs… (photon Agon)
Remise des prix. Il est clair que Maxime est déjà ailleurs… (photon Agon)

La conclusion de tout ça, c’est que je ne participerai donc pas au Tournoi des Candidats 2018. Ca n’est pas passé loin, mais ça n’est pas passé…
Pour l’instant, je n’ai pas le recul pour savoir s’il y a des choses que j’aurais dû faire différemment. Il faudra évidemment réfléchir à tout ça, mais dans mon malheur, j’ai la chance d’enchaîner avec le dernier tournoi du Grand Chess Tour à Londres. Je pars mercredi 29 pour la capitale anglaise, et le tournoi démarre vendredi 1er décembre, pour une première ronde disputée au quartier général de Deep Mind, société britannique spécialisée dans l’IA qui a été rachetée par Google en 2014.
J’aurai les noirs contre Wesley So. Je suis pour l’instant deuxième du Grand Chess Tour 2017, à 3 points de Magnus Carlsen. Il y a donc un véritable challenge qui se présente, sans laisser trop de temps à la gamberge !

[otw_shortcode_quote border=”bordered” border_style=”bordered” background_pattern=”otw-pattern-1″]Merci à vousJe voudrais remercier ici toutes celles et ceux qui m’ont soutenu, avant, pendant, et aussi après le tournoi de Palma. J’ai reçu de nombreux messages, sympathiques, encourageants, auxquels je ne peux pas répondre individuellement, mais que je souhaite saluer amicalement à travers ces quelques lignes. La vie d’un joueur d’échecs professionnel est faite de hauts et de bas, le but du jeu est de savoir surmonter les bas, et de les utiliser au mieux pour rebondir.
Encore merci à tous, et à bientôt pour des nouvelles de Londres ![/otw_shortcode_quote]

Site officiel : https://worldchess.com/gp2017/

Les parties de Maxime

Palma, rondes 1-5

MVL-Gelfand | Photo

Le Grand Prix FIDE est certes une compétition exigeante, mais d’aucuns ne manqueront pas de railler son format, sans doute guère propice à la prise de risques. A la mi-temps du dernier tournoi, et à l’approche des rondes absolument décisives, on peut imaginer que certains lâcheront la bride, entre ceux qui n’ont pas grand-chose à perdre ni à gagner (la majorité), et ceux qui jouent gros, en particulier Maxime et Radjabov, seuls à pouvoir briguer les deux places restantes pour le Tournoi des Candidats 2018.

Petite discussion avec un ami, en marge de la cérémonie d’ouverture (Photo Agon)
Petite discussion avec un ami, en marge de la cérémonie d’ouverture (Photo Agon)

Tout avait bien commencé pour Maxime sous le soleil des Baléares, avec une victoire propre et convaincante contre Gelfand. Le Français a su mettre en lumière les faiblesses de la variante du Dragon accéléré choisie par l’Israélien, grâce notamment à un très subtil placement des Tours en d1 et c1, interdisant aux noirs de récupérer le pion qu’ils pensaient n’avoir que temporairement sacrifié.

Une position pas si anodine que ça

Lors de la deuxième ronde, comme on pouvait s’y attendre, Anish Giri est arrivé sur l’échiquier armé jusqu’aux dents contre la Najdorf de Maxime, avec notamment un sacrifice de qualité concocté en laboratoire (18.Txg4!?). Avec une intéressante compensation pour la qualité, le jeune néerlandais a eu le tort de privilégier une percée rapide sur l’aile-Roi (26.h5?!), plutôt que de choisir l’option positionnelle consistant à manoeuvrer son Cavalier vers e4. Comme il l’avouera par la suite, il n’avait pas anticipé la jolie manoeuvre de Dame des noirs (Dc7-c4-c8!), forçant l’échange et une finale égale.

Maxime marche beaucoup quand il n’a pas le trait ! (Photo Agon)
Maxime marche beaucoup quand il n’a pas le trait ! (Photo Agon)

Scénario inverse dans la partie suivante ; opposés dès la troisième ronde, Maxime et Aronian, les deux têtes de série du tournoi, ont répété la variante 6.d3 de l’Espagnole qui avait été un des thèmes majeurs de leur match de Coupe du Monde, en septembre dernier à Tbilissi. Dans cette position à l’apparence anodine, mais en réalité très riche et très complexe sur le plan stratégique, Maxime a profité du curieux repli 17…Cd8 pour prendre l’avantage, grâce notamment à l’énergique 19.c4, au positionnel 28.Ce4, et au précis 32.Ta3!. Il critiquera par la suite en conférence sa décision d’échanger les Dames (33.Dc4), mais seule une analyse plus poussée permettra de dire si ce n’est pas également la possibilité offerte aux noirs d’échanger les Fous par le curieux 36.Tc5, qui lui coûta son avantage. On ne peut pas parler d’occasion gâchée, mais il est certain que l’ami arménien aurait dû souffrir plus durement pour gagner son demi-point !

Un match de foot pour décompresser

Les deux nulles rapides qui ont suivi rondes 4 et 5, peuvent être diversement appréciées et interprétées… A sa décharge, Maxime n’en a pas pris l’initiative, et a accepté par deux fois la proposition adverse. Avec les noirs contre Svidler et une préparation réussie (8…Fd7), il n’y avait pas de raison objective de refuser.
Avec les blancs contre Nakamura, c’est bien sûr plus compliqué à justifier. Mais les choses se sont mal engagées, Maxime n’ayant pas cru que son adversaire opterait pour la Sicilienne, même s’il l’a beaucoup employée récemment, notamment à l’Open de l’Ile de Man. Un peu frustré par la tournure des événements et par le fait de ne pas avoir anticipé le précis 12…Cb6!, Maxime estima que sa position n’offrait plus aucune perspective d’avenir et ne méritait donc pas que la proposition de paix de l’Américain soit déclinée !

La traditionnelle interview post-partie (Photo : Agon)
La traditionnelle interview post-partie (Photo : Agon)

La journée de repos permettra à tout le monde de recharger les batteries avant le sprint final, mais aussi aux plus courageux de se changer les idées, puisqu’un match de foot est prévu à 16h sur le petit terrain de l’hôtel Iberostar Cristina, où sont logés les joueurs. Notre n°1 français ne manquant pas de courage, il en sera !
Concernant la situation de Maxime par rapport à l’objectif de qualification pour le tournoi des Candidats, nous avons évoqué les différents scénarios dans la présentation du tournoi.

Prochain défi, Harikrishna avec les noirs

Mais combien de points faudra-t-il engranger au final pour accéder à un des scénarios favorables ?
A quatre rondes de la fin, les possibilités restent multiples, mais on pourrait résumer les choses de la façon suivante : +3 (soit 6/9) suffirait très probablement, tandis que +2 (soit 5.5/9) resterait le résultat le plus indécis et le plus aléatoire. Seule certitude, et en présumant qu’il ne perde aucune partie, Maxime devra donc remporter au moins une victoire lors des quatre dernières rondes à venir.

Pour commencer ce gros challenge en quatre actes, il sera opposé, lors de la 6e ronde qui suivra la journée de repos de ce mardi 21 novembre, à l’Indien Pentala Harikrishna (2738) avec les noirs.

Ce n’est pas derrière, mais en face de lui, que Harikrishna se trouvera pour la 6e ronde ! (Photo Agon)
Ce n’est pas derrière, mais en face de lui, que Harikrishna se trouvera pour la 6e ronde ! (Photo Agon)

[otw_shortcode_quote border=”bordered” border_style=”bordered” background_pattern=”otw-pattern-1″]TF1Une équipe de TF1 s’est envolée dimanche 19 novembre pour Palma de Majorque, afin d’y réaliser un reportage sur Maxime. Pendant 48h, tout en respectant ses impératifs de préparation et de concentration, l’équipe télé a pu filmer les parties, les coulisses du tournoi, ainsi que tous les à-côtés. Le reportage sera monté rapidement, et devrait être diffusé dès jeudi 23 ou vendredi 24 novembre, dans le journal de 20h de TF1. Bien évidemment, nous vous tiendrons au courant dès que la date exacte sera officielle.[/otw_shortcode_quote]

Les parties de Maxime dans les rondes 1 à 5 :

Avant Palma…

Grand Prix Palma

C’est la dernière chance.
Le finish d’une année 2017 haletante mais éprouvante, au cours de laquelle les meilleurs joueurs du monde auront bataillé ferme pour rejoindre Karjakin (vice-champion du monde en titre) et Kramnik (wild-card de l’organisateur), et obtenir une des 6 autres places qualificatives pour la grande échéance, le Tournoi des Candidats 2018 (Berlin, 10-27 mars). Deux ont été acquises de haute lutte par Aronian et Ding Liren lors de la Coupe du monde. Deux autres sont promises à Caruana et So par la moyenne Elo de l’année. Les deux dernières seront attribuées après le dernier tournoi du Grand Prix FIDE à Palma de Majorque, qui débute ce jeudi 16 novembre.

Voici la situation :

Classement Grand Prix. Source : wikipedia

4 joueurs sont encore en lice pour deux places (Ding Liren est « transparent », car il est déjà qualifié). Mamedyarov et Grischuk ne bougeront plus, ils ont déjà disputé 3 tournois du Grand Prix. Maxime et Radjabov tenteront donc de gagner le nombre de points suffisant pour garantir une des deux premières places au classement final. Pour Maxime, la situation est en fait assez simple :
S’il gagne le tournoi ou termine 1er ex-aequo à 2 ou à 3, il est qualifié.
S’il termine premier ex-aequo dans un groupe de 4, il est qualifié si Radjabov n’en fait pas partie, et éliminé s’il en fait partie.
Une première place ex-aequo à 5 ou plus l’éliminerait donc également.
Si Maxime est seul deuxième, il est qualifié.
S’il finit 2-3e ex-aequo avec Radjabov, ou derrière un Radjabov premier, il est éliminé.
S’il finit 2-3e ex-aequo avec Radjabov derrière lui, il sera alors à égalité complète avec Grischuk, mais avec un départage à priori défavorable (à cause du nombre de parties avec les noirs, et du nombre de victoires avec les noirs).
Tout autre résultat inférieur l’éliminerait mathématiquement.
Certes, seulement trois joueurs du Top 10 actuel seront présents à Palma (Mvl + n°2 Aronian et n°10 Nakamura), mais les n° 11, 12 et 13 seront également de la fête (Ding Liren, Svidler, Giri). Aucun de ces 6 joueurs, hormis Maxime évidemment, ne joue la qualification aux Candidats. Deux l’ont déjà en poche, trois ne peuvent plus y prétendre ; joueront-ils l’esprit libéré, ou pâtiront-ils d’un défaut de motivation ?

L’hôtel Iberostar Bahia de Palma, où se déroulera le tournoi

Maxime a pris l’avion ce mardi 14 novembre dans l’après-midi pour un court vol de 1h50, qui l’a mené dans cette capitale des Baléares où l’attend sans doute le plus grand défi sportif de sa jeune carrière…

[otw_shortcode_quote border=”bordered” border_style=”bordered” background_pattern=”otw-pattern-1″]Apparitions médiatiques :Le projet sportif prime évidemment sur le reste, et la promotion de « Joueur d’Echecs » sera interrompue pendant le tournoi de Palma et le Grand Chess Tour de Londres, qui lui succède rapidement. Ces derniers jours, Maxime aura eu l’opportunité de faire plusieurs apparitions media, à commencer par un reportage de 3 pages dans « Le Point » du 2 novembre (accès réservé aux abonnés).
Quatre émissions radio ont également été diffusées : « Vertigo » sur RTS (Suisse), « Plus près de toi » d’Edouard Baer sur Radio Nova, « Hondelatte raconte » sur Europe 1, « Superfail » en podcast sur France Culture.
Enfin, plusieurs autres interventions medias sont déjà enregistrées ou en cours de réalisation : une pleine page dans « L’Echo » week-end, quotidien politique et économique belge, un entretien avec Guy Birenbaum pour « Mise à jour » sur France Info, multi-diffusé le jeudi 23 novembre, un reportage télé en préparation pour une grande chaine, et à une heure de grande écoute ![/otw_shortcode_quote]

Les tops échiquéens de Maxime

Les tops échiquéens de Maxime Vachier-Lagrave

Il y a quelques semaines, Maxime partageait dans cette rubrique ses préférences en matière de sport, cinéma, voyages, gastronomie etc… Il aurait été regrettable de ne pas compléter cette liste avec ses « Tops » spécifiques dans l’univers du jeu d’échecs. Voici donc ses podiums en matière de joueurs, livres d’échecs, parties (y compris ses propres parties), ouvertures, tournois, finales et même citations échiquéennes.

Joueurs

Livres d’échecs

Parties



Parties de MVL



Ouvertures

Tournois

Finales



Citations

  • « Les pions sont l’âme des échecs ». (Philidor)
  • « Le jeu d’Echecs est fait de trois éléments : le temps, l’espace, et en dernier seulement, le matériel ». (Tal)

Et une dont Maxime considère qu’elle s’applique beaucoup aux joueurs, lui compris !

  • « L’échec qui rend parfois sympathique, rend rarement aimable ». (Le Proust du Ronday, avocat XVIe s).

Sacha prend sa revanche

SpeedChess

J’ai éliminé Alexander Grischuk en 1/8e de finales de la Coupe du Monde à Tbilissi. C’était il y a quelques semaines seulement, mais c’est déjà une éternité pour moi. Le match s’était bien terminé, mais avait tout de même été particulièrement difficile, au même titre que la demi-finale contre Aronian.
Lundi 23 octobre, j’ai retrouvé Sacha en match, même si nous étions physiquement à des milliers de kilomètres l’un de l’autre, chacun dans le confort de son domicile. Je venais de rentrer du premier week-end de Bundesliga à Baden-Baden et je sortais tout juste des studios parisiens de « La Première » (radio suisse), avant d’enchaîner avec ce ¼ de finale du Speed Chess 2017, organisé par le site chess.com. Ce mini-marathon de parties rapides réunit désormais les meilleurs joueurs du monde, et connaît un succès grandissant au fil des années.

Une série assez abominable

Le fait est que la soirée s’avéra difficile pour moi, et que Sacha a su profiter de l’opportunité pour prendre sa revanche de Tbilissi. Il l’a en effet emporté sur le score final de 16-13, et aura donc le privilège d’affronter en demi-finale le vainqueur du match Carlsen-So. Sacha a surtout profité d’une calamiteuse portion 5’/2’’ de ma part (3-7). En 3’/2’’, le match s’est équilibré (4.5-4.5), et j’ai même remporté la partie « bullet » en 1’/1’’ (5.5-4.5), mais sans jamais avoir l’occasion de compenser ce début de match raté dans lequel j’ai rapidement enchaîné une série de parties assez abominables.
Certes, il m’a lui aussi laissé une ou deux opportunités de revenir dans le match, mais au global, j’ai joué de façon trop erratique. J’ai parfois raté quelques gains faciles, d’autres fois je me suis largement compliqué la vie, et du coup je n’ai jamais vraiment pu sortir la tête de l’eau. Deux exemples l’illustrent au mieux :

5e partie : Maxime rate 41…Tb1+
5e partie : Maxime rate 41…Tb1+
11e partie : dans une position qui était désespérée, Grischuk trouve 46.Cxg6+! et force la nulle
11e partie : dans une position qui était désespérée, Grischuk trouve 46.Cxg6+! et force la nulle

Je savais que la capacité à défendre des positions compromises avec peu de temps à la pendule était une des forces principales de Grischuk. Mais c’est censé être aussi une des miennes, je crois !
Franchement, je pensais que le match serait tendu, et il ne l’a pas été. Tout n’a pas été noir, il y a eu quelques bonnes parties aussi, mais j’ai trop manqué d’esprit pratique pour espérer l’emporter. Lors de l’édition 2016, j’avais été éliminé en demi-finale par Nakamura. Pas de doute, je reviendrai donc en 2018 !

[otw_shortcode_quote border=”bordered” border_style=”bordered” background_pattern=”otw-pattern-1″]Une première pour Maxime, le jour de son anniversaire !https://www.youtube.com/watch?v=3tdSu1Gtly4
En Bundesliga, quelques joueurs de Baden-Baden ont été conviés à jouer un rôle qui ne leur est pas habituellement dévolu… Ainsi, Rustam Kasimdzhanov et Maxime ont-ils été faire un tour de l’autre côté de la barrière, celui de l’interviewer. Le premier et le dernier échiquier de l’équipe championne d’Allemagne en titre se sont donc mutuellement questionnés à la fin de leur partie. En l’absence de visuel sur celui qui pose les questions, il fallait le deviner !
Maxime par Rustam :

Rustam par Maxime :

[/otw_shortcode_quote]

Les parties de Maxime dans le tournoi speedchess :

Top